mardi 2 février 2010

INTERVIEW OANISHA : POUR CELLES QUI ASSUMENT LEURS BOUCLES !


Depuis quelques années fleurissent sur la Toile une foultitude de sites de vente de cosmétiques. Qui proposent en général des marques Bio, ou (au moins) alternatives. Et il y en a un qui a retenu mon attention car j’ai trouvé son positionnement particulièrement osé : des produits pour cheveux bouclés (cible ethnique, mais caucasienne également), pour les femmes qui assument la nature de leur chevelure (pas de produit défrisant), et… Bio !

Je ne sais pas si vous vous rendez bien compte de l’avant-gardisme de ce webshop, mais en tous cas, moi, ça m’a donné envie d’interroger les créateurs de www.oanisha.com, Tess et Fred, un couple à la ville comme à l’écran (d’ordinateur ^^).

Comment vous êtes-vous lancés dans l’aventure Oanisha?
TESS : L’histoire d’Oanisha a commencé par ma rencontre avec Fred. On avait envie de construire un projet ensemble. De mon côté, le fil conducteur de tout ce que je faisais depuis des années était en lien avec l’environnement et Internet. De son côté, c’était le marketing et Internet.
La première idée pour Oanisha est née d’un problème que je rencontrais personnellement. A l’époque, je me défrisais les cheveux. Au bout d’un moment, mon châtain foncé commençait à devenir roux, mes cheveux cassaient, ça m’inquiétait...
En cherchant à me renseigner, je me suis aperçu que cela concernait beaucoup de femmes, que des forums entiers étaient consacrés à cette problématique et qu’il y avait un véritable réseau de connaissances sur le sujet, très informel, très dynamique, très sympathique. Internet a libéré les paroles sur les cosmétiques en général, et le défrisage en particulier.
FRED : Parallèlement, on s’est aperçu que les sites purement afro avaient du mal à émerger.
TESS : On a donc choisi de lancer un site de vente en ligne de produits capillaires avec un axe résolument Bio, un peu dans la mouvance de ce qu’il se passe aux USA. L’idée c’est de respecter l’environnement mais également l’identité des personnes.
Je fais partie de cette génération de femmes d'origine afro-antillaise qui refusent de se défriser. J’aime et j’assume totalement mon afro !

Ce n’est pas trop compliqué de travailler avec son (sa) chéri(e) ?
TESS : Non, notre grande force c’est d’être en couple justement, car nous sommes très complémentaires.
FRED : Tess a les idées, moi j’ai les outils.
TESS : Et la somme de nos idées est supérieure aux idées de chacun !

Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées en tant qu’entrepreneurs ?
TESS : Tout d’abord, trouver un banquier !!! C’est un problème récurrent pour tous les entrepreneurs, mais comme notre projet ne rentrait pas dans les bonnes cases, ça a été d’autant plus difficile. Nous nous sommes appuyés sur les réseaux de la Chambre de Commerce et de l’Industrie, nous avons fait valider notre projet plusieurs fois et avons fini par trouver un banquier qui a préféré investir sur Oanisha plutôt qu’en bourse !
Il n’a pas non plus été facile au début de convaincre les marques de nous suivre, d’autant plus que certaines étaient méfiantes par rapport à l’image que véhicule encore la vente en ligne.
Et puis nous n’avions pas mis les moyens qu’il fallait pour faire venir du monde sur Oanisha. Nous ne connaissions personne, aucun contact presse par exemple… Alors, nous avons choisi d’aller sur le terrain, sur des salons, pour rencontrer nos clientes, qui ont besoin d’une présence physique et de conseils personnalisés. Et finalement, nous avons créé notre propre salon : Living Colors.
Aujourd’hui, tout va bien.

Comment choisissez-vous les marques que vous distribuez ?
TESS : Nous avons trois filtres pour composer notre catalogue : la démarche éthique de la marque, l'expertise technique du produit et une touche "cosmétiques du monde".
Nous sommes d’abord allés vers les marques pionnières du Bio (Melvita, Lavera, Logona), puis sur du plus exclusif, du plus pointu (Dayna, Amazonia Preciosa …).
Avant de référencer une marque, je regarde les avis sur les forums et je teste personnellement les produits.

3 ans après le début de votre activité, comment se porte Oanisha ?
TESS : Nous sommes sur une micro-niche : du bio, du capillaire, de la boucle, mais nous doublons le chiffre d’affaire tous les ans !
FRED : Notre clientèle est multiethnique. Nous le savons par rapport au choix des produits et à des questionnaires que remplissent nos client sur leur type de cheveux. Ce sont des femmes de 34 ans en moyenne, plutôt urbaines. 30% d’entre elles "seulement" sont de type afro, notre positionnement n’est donc pas un frein aux autres communautés.

Comment faites-vous pour vous différencier de la concurrence ?
TESS : Il y a une concurrence terrible. Ça nous oblige à être toujours plus performants, à avoir une offre de produits et de services béton. On avance en permanence, on essaye toujours de se différencier.
Le conseil est super important. Par exemple, sur Internet, nous essayons de développer la partie magazine et d’organiser des chats en direct pour engager le dialogue avec nos clientes.

Quelle est votre actualité ?
TESS : Nous venons de lancer www.mon-parfum-bio.com, un site de vente en ligne qui ne propose que des parfums Bio. Pas des parfums mono-fragrance Bio à l’ancienne, mais de la vraie parfumerie. Des parfums avec lesquels il se passe quelque chose, créés par de grands parfumeurs comme Olivia Giacobetti pour Honoré des Prés.
Vendre des parfums encore peu connus en ligne, c’est un vrai challenge. Mais nous avons des idées ! Pour que les clients puissent essayer avant d’acheter, nous avons prévu un service de livraison d'échantillons de parfums (5€ pour 3 échantillons, 7€ pour 6).
Sinon, de nouvelles marques sont régulièrement référencées sur Oanisha, et la prochaine édition de Living Colors aura lieu les 27 et 28 mars prochains.
Le programme est chargé pour 2010 !


Rendez-vous sur Hellocoton !

12 commentaires:

  1. je viens d'aller voir sur leur site... ils vendent la marque la pire que j'ai jamais connu : Amazonia Preciosa. ça pue, c'est cher et ça n'a absolument aucun effet sur les cheveux frisés. une vraie arnaque !! une vraie punition pour ma fille qui ne comprenait pas comment un shampoing et un après-shampoing pouvaient avoir une odeur aussi épouvantable. j'ai voulu testé par curiosité et la curiosité est vraiment un vilain défaut ! on ne m'y reprendra plus ! surtout quand on sait qu'on peut trouver des produits bio, qui sentent bon et qui en plus démêlent efficacement...

    RépondreSupprimer
  2. @ Virginie :
    Tout d'abord, bienvenue sur (dé)maquillages, je crois que c'est la première fois que tu y laisse un commentaire et j'adoooore quand on me laisse des commentaires. :)

    Je ne connais pas personnellement la marque Amazonia Preciosa. Tous les goûts sont dans la nature, et tous les cheveux sont différents, c'est pourquoi cette marque peut effectivement ne pas te convenir.

    La où je te trouve un peu dure, c'est quand tu dis "une vraie arnaque", "la pire marque que j'ai connue", "une vraie punition". Ça me semble un peu rapide et définitif comme conclusion... Et, au-delà de ça, ça donne (par amalgame) une image plutôt négative de Oanisha, qui ne le mérite pas car justement ce site propose des produits qui respectent l'identité de ses consommateurs et la nature de leurs cheveux.

    Je ne remets pas du tout en cause ton jugement personnel, mais j'ai fait un tour sur le net et j'ai vu que la marque est appréciée par beaucoup de femmes, donc je me permets de tempérer tes propos. :)

    Tess d'Oanisha m'en avait d'ailleurs parlé comme l'un de ses coups de coeur, et cela m'étonnerait fort qu'elle propose sur son espace de vente un produit qui "arnaque" les femmes.

    A bientôt sur (dé)maquillages !!!

    RépondreSupprimer
  3. je comprends que tu ne comprennes pas ce que je veux dire vu que tu dis toi-même ne pas connaître ces produits.
    pour ma part, je pensais acheter de bons produits pour les cheveux de ma fille qui sont très frisés. le démêlage est une étape très importante dans la coiffure des cheveux frisés. or je me suis retrouvée avec un shampoing et un après-shampoing totalement inefficaces (obliger de mettre une crème de soin anti-démêlante) et surtout des produits à l'odeur peu ragoûtante (ma fille a d'ailleurs refusé qu'on continue à les utiliser car non seulement l'odeur est forte mais en plus elle reste imprégnée, même une fois les cheveux rincés). une punition oui car quand une enfant de 4 ans se met à pleurer dans son bain à la seule idée qu'on va lui laver les cheveux avec ça, je ne vois pas comment appeler cela autrement...
    j'en avais eu pour presque 25 euros donc je pense avoir le droit de dire que c'est une arnaque dans la mesure où le résultat obtenu est loin d'être à la hauteur des espérances et du prix payé. c'est mon mari qui s'est forcé à les utiliser pour ne pas avoir à les jeter à la poubelle vu la somme déboursée.
    je comprends que ces produits soient présentés en tant que coup de coeur car ce sont des produits bio, donc très à la mode, avec une connotation commerce équitable en plus (noix du Brésil, Ucuuba...) mais j'ai été tellement déçue que je ne peux pas m'empêcher de le faire partager pour éviter à quelqu'un d'autre la même mésaventure...

    RépondreSupprimer
  4. J'aime beaucoup le positionnement de oanisha, genre "j'assume ma nature de cheveux et en + je la sublime avec des soins Bio".
    Moi j'ai les cheveux raides et même si je rève de boucles, ce n'est pas pour moi ce site, mais je salue l'initiative !!!

    RépondreSupprimer
  5. Et moi je salut cette tenacité d'entrepreneur : leur projet est une miocroniche, ils auraient pu trouver plus "commercial" mais il y ont cru, et malgré les difficultés dont ils nous font part, il n'ont pas dévié de leur idée initiale et ils ont réussi leur pari.
    Je rêve de me lancer aussi, mais je flippe encore trop. Ce genre de témoignage montre qu'avec un projet béton et de la volonté, on peut déplacer des montagnes. Ca va me faire réfléchir, et peut-être qu'un jour.... So, tu m'intervieweras ^^.

    RépondreSupprimer
  6. @ nath : Vous avez très bien résumé notre positionnement. Nous ne sommes pas sectaires, nous avons aussi quelques produits pour les cheveux raides ;)

    @ virginie : nous sommes très surpris par la teneur de votre commentaire et le caractère totalement excessif de celui ci. Nous avons été parmis les premiers à vendre les produits Amazonia Préciosa en France il y a 3 ans. Il ne s'agit aucunement d'un effet de mode ou d'opportunisme mais d'un engagement constant dans l'ensemble de nos projets. Amazonia Préciosa n'a pas de "connotation" commerce équitable comme vous le dites mais travaille effectivement selon les principe du commerce équitable avec des tribus amazoniennes.

    En ce qui concerne votre avis, nous comprenons tout à fait que l'odeur ne vous plaise pas (les gouts et les couleurs ...) mais de la à affirmer que "ça pue" .... De même, un produit n'est pas forcément efficace pour tout le monde mais nous ne pouvons vous laisser dire que c'est une arnaque ! Quel produit avez vous utilisé ? Etait il adapté aux cheveux de votre fille (ce n'est a priori pas le premier produit que nous conseillons pour les enfants) ? L'avez vous utilisé correctement (comme beaucoup de shampoing bio, il mousse peu et on peut être tenté d'utiliser trop de produit pour avoir de la mousse) ?

    Fort heureusement, votre avis est contraire à l'immense majorité des avis de clientes que nous avons pu recueillir depuis 3 ans et dont la plupart achète et re achète cette marque. J'ajoute que les produits Amazonia Préciosa figure par ailleurs dans nos meilleurs ventes depuis l'ouverture de notre boutique. Pour avoir un aperçu objectif de l'opinion des clientes, il n'y a qu'à consulter les avis sur le web (sur Oanisha ou sur des sites indépendants) ; ils parlent d'eux même.

    @ anonyme : Nous aurions effectivement pu choisir un positionnement plus facile et rémunérateur ;) L'idée de base était quand même de mettre en accord nos convictions et notre job.
    L'entreprenariat est difficile et le métier d'e-commerçant est beaucoup plus dur que ce qu'on peut voir dans les média, mais c'est une belle aventure qui apporte d'énormes satisfaction. Si vous avez un bon projet, il faut se lancer !

    RépondreSupprimer
  7. pour répondre aux questions que vous me posez, j'ai utilisé la gamme pour cheveux bouclés et fragiles, car ma fille a justement les cheveux bouclés et fragiles... donc je ne pense pas m'être trompée dans le choix du produit. je l'ai utilisé en ayant au préalable mouiller ses cheveux (est-ce que comme cela que l'on doit correctement procéder ?) et sans en mettre trop car effectivement les shampoings bio ne moussent pas (je n'en suis pas à mon premier essai mais merci de me confirmer ce que je savais déjà...).
    comme vous le dîtes, les goûts et les couleurs...

    RépondreSupprimer
  8. Le lien vers le salon Living Colors ne marche pas.

    RépondreSupprimer
  9. Merci de nous faire connaitre ce site qui a l'air effectivement très bien. Ayant du mal avec mes boucles depuis de loongues années, je vais aller regarder ça !
    Et Bravo aux auteurs du projet, je suis toujours admiratives de ces gens qui se lancent "sans filet" comme ça !

    RépondreSupprimer
  10. J'ai parlé récemment de mon parfum bio comme tu sais et c'est pour moi une très agréable découverte...

    RépondreSupprimer
  11. @ Anonyme : thanks ^^

    @ Marie : merci pour eux !

    @ Athena : Moi je mets de temps en temps le parfum E'Sens des Sens des Fleurs (découvert grâce à l'équipe PR de CoWorking qui s'occupe de cette marque, et qui est vendu sur www.mon-parfum-bio.com). Tess m'a promis de m'envoyer d'autres échantillons de parfums bio... que j'attends toujours... à bon entendeur !!! ;)

    RépondreSupprimer
  12. J'ai bien entendu. lol !!!
    J'attendais deux nouveautés qui sont arrivées avec un peu de retard.
    Ce week-end, j'organise un bar à parfums bio M°Etienne Marcel.
    Info pratiques : http://mon-parfum-bio.blogspot.com/2010/02/bar-parfums-bio-le-13-fevrier-2010.html

    RépondreSupprimer