jeudi 23 mars 2017

LA PRISE DE TÊTE DES TEXTURES À EFFET "WHAOU"

Les amis, je suis face à une problématique boulot à laquelle je ne trouve pas de solution idéale, et j’avais envie de vous en toucher un mot, avoir votre avis.
 
Vous savez peut-être que, parmi mes diverses missions, je suis régulièrement amenée à développer des produits cosmétiques : de l’idée à la mise sur le marché en passant par la conceptualisation, le "marketing mix", le choix des actifs et de leurs concentrations, la supervision du développement galénique (= la texture).


En ce moment, cela ne vous a pas échappé, la tendance est à la texture "whaou". On ne se contente plus d’une "simple" efficacité, on veut du plaisir à l’application. Et si en plus il y a une petite surprise à la première utilisation, c'est encore mieux (une crème qui se transforme en lotion - effet "quick breack", une huile qui s'émulsionne en lait, un masque qui bubulle d'oxygène...).

En addition (I ♥ anglicismes), vous souhaitez des textures confortables mais non grasses, veloutées mais non collantes, légères mais non desséchantes, transparentes mais adaptées aux peaux sensibles...

... Inconsciemment ou non, sous influence directe de la cosmétique asiatique, une fois n’est plus coutume.

Sauf que tout cela, ou quasiment tout cela, n'est pas possible sans silicones.

Ce qui ne semble pas poser de problème en Asie ou aux Etats-Unis, mais voilà, le Français veut la crème et l'argent de la crème, l'innovation galénique mais parfois sans ce qui la permet.

Habituellement, quand il s'agit de crèmes et de sérums, je pousse mes clients à développer des produits sans silicones. Ou je les pousse pas d'ailleurs, car en général, ils préfèrent d'office qu'on n'en mette pas.

MAIS quand ils veulent développer un produit pour lequel la sensorialité est essentielle (typiquement un "cosmetic water" façon asiatique), la quête du "sans silicone" devient une aventure.

Je cherche, je cherche, je mets les labos au défi, j'appelle les fournisseurs d'ingrédients, ça prend des semaines, des mois, des années, mais ce qu'ils me proposent n'est jamais satisfaisant. Au bout d'un moment - quand ils ne me l'ont pas déjà annoncé avant même de démarrer les essais, ils me disent " - Mais Sophie, sans silicone, cette texture / cet aspect / cet effet sont impossibles à faire !"  - Je le sais !! Mais "impossible n'est pas français". Et vous êtes français. Peut-être peut-on y arriver quand même ?"

Eh bien parfois non. Pas dans l'état actuel des choses.

Au fait, que leur reproche-t-on, déjà, objectivement, à ces silicones ?
(vous allez le savoir, à force ;))
  • De ne pas être biodégradables rapidement : c'est tout à fait vrai, et c'est un argument recevable si vous pensez "parabole du colibri". Argument négociable en revanche si vous boycottez les silicones dans les cosmétiques et que parallèlement vous achetez des moules en silicones, des joints en silicone (...), prenez la voiture tous les jours, chauffez votre appartement à plus de 19°, mangez beaucoup de bœuf ou de Nutella. La proportion de méfaits environnementaux liés à l'utilisation de silicones dans vos tout petits produits cosmétiques est insignifiante. 
  • D'être inutiles d'un point de vue biologique : c'est complètement vrai. Bon, ils peuvent être utile pour former un film en surface de la peau qui empêchera l'eau de s'évaporer mais des alternatives existent. Et ils sont utiles et pas vraiment substituables à ce jour en maquillage, auquel on n'a jamais demandé de fonction biologiquement active, pour améliorer les performances produits.
  • D'alourdir la fibre capillaire : oui mais uniquement s'ils sont mal formulés. 
  • D'être toxiques pour l'organisme : c'est faux, ceux qui sont autorisés en cosmétique en Union Européenne sont totalement inertes.
  • D'empêcher les actifs de pénétrer : ?. Je n'ai jamais vu aucune étude qui le prouve et j'ai même envie de dire que l'inverse me semble possible car ils laissent un film occlusif sur la peau qui ne peut que favoriser la pénétration. 
  • D'aggraver l'acné : c'est probablement parfois vrai mais il me semble que les avis sont très partagés là dessus donc personnellement je ne me prononcerais pas.

Pour en revenir à ma problématique boulot. 

On peut formuler des textures très agréables sans silicone et la quasi-totalité des produits de soin que je développe sont sans silicone. Parce qu'ils sont souvent inutiles, donc, et parce que certains consommateurs le demandent, tout comme ils demandent du "sans parabène".

Mais quand au bout du 50ème essai qui colle encore parce que la galénique et/ou les actifs choisis sont compliqués à formuler, ou que le produit que l'on développe doit avoir une texture aussi folle que le concept produit et que des tas de labos s'y cassent les dents depuis des tas de mois, et bien... 

Eh bien, vous finissez par en mettre un petit peu dans la formule, de ces *** de silicones !!

...

ET COMME PAR HASARD, ce sont les produits sur lesquels on a les meilleurs retours texture. Les consommateurs adorent.

Donc vous en pensez quoi, vous, de tout cela ? Sans proposer des soins 100% siliconés comme certaines marque le font, en avoir un peu dans un produit qui est vraiment dingue à utiliser, ultra-efficace et qui vous fait plaisir à chaque utilisation, ça vous freine vraiment dans votre achat ou vous n'en avez rien à faire ?

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28 commentaires:

  1. Merci de nous éclairer un peu sur l'utilisation des silicones en cosmétique. En fait, on entend souvent dire que les silicones bouchent les pores de la peau et finissent ainsi par provoquer de l'acné . Je me demande si cette affirmation est fondée et j'aimerais une réponse scientifique à ce sujet . Dans le doute, je me dirige plutôt vers des produits sans silicones lorqu'il s'agit de soins mais pour le maquillage, je ne fais pas trop attention. Existe t'il des qualités de silicones différentes ?

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    1. Oui il y a des qualités de silicone différentes. Pas vraiment de "qualité" au sens "pureté" mais de viscosités différentes ; tu en as des très épais, sortes de pâtes un peu comme ceux utilisés en bricolage, et des très volatils, très évanescent, au toucher sec alors que ce sont des substances grasses. Ils peuvent avoir des touchers différents uassi, par ex un effet velours, "soft touch", ou matifiant.
      Est-ce qu'il bouchent les pore ? La peau ne "respire" pas par les pores, c'est une image qui ne correspond pas à la réalité. Est-ce qu'ils sont parfois trop occlusifs et favorisent le développement bactérien et donc les boutons ? Peut-être, je ne sais pas, comme je le disais j'ai lu tout et le contraire, il me semble que ça peut être le cas pour les peaux vraiment acnéique mais peut-être pas pour les peaux sèches, normales ou "juste" grasses. Sans pouvoir l'affirmer à 100%.
      Pour le maquillage on utilise justement souvent les silicones pour leur effet matifiant.

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  2. Coucou! Alors je suis plus porté sur le sans paraben que le sans silicone. Après ça m'embête un peu sans savoir pourquoi, surement car beaucoup de marque disent sans silicones, sans parabens, phénoxyethanol etc donc d'office on se dit que ce n'est pas bon! Mais pour moi le plus important dans la liste et le sans paraben. Le silicone même s'il joue aussi un peu et super présent dans les produits asiatiques et je pense que si on veut les concurrencer on n'a pas le choix (parole d'une master en marketing ;)). Donc je pense qu'il faudrait se lancer ! bisous

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    1. C'es ça qui m'ennuie dans cette histoire, c'est que à force de lire "sans ceci et cela" le consommateur en déduit que le ceci ou cela n'est pas bon, ce qui n'est pas toujours vrai ! Ou vrai que pour une catégorie très particulière de personnes (pas d'huiles minérales pour les peaux acnéiques par ex alors que ça ne pose pas de problèmes sur les autres). Mais il faut être un expert pour pouvoir s'y retrouver vraiment et faire le tri entre les allégations ! Je t'invite à lire ça sur le sujet : https://demaquillages.blogspot.fr/2012/09/sans-sans.html.
      Merci pour ta réponse de marketeuse ;).

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  3. Bonjour,depuis 2 ans je n'utilise que des produits sans silicone pour les soins visage. En effet, je me suis retrouvée couverte de gros boutons bien douloureux sur le menton.N'ayant jamais eu d'acné dans mes jeunes années (j'ai un peu dépassé la cinquantaine )j'étais très surprise. Au même moment, mais fille, âgée de 22 ans,a eu le même problème sur tout le visage alors qu'elle n'avait jamais eu de boutons à l'adolescence. Elle a fait des études de biotechnologies et elle a pensé à bannir les silicones de sa routine,en plus d'adopter une cure anti acné. J'ai fait de même. Nos problèmes se sont sérieusement calmés après les soins spécifiques et l'adoption d'une routine à base de produits biologiques. En tout cas, nous vérifions attentivement les compositions des produits que nous achetons et nous soupçonnons très fortement les silicones d'avoir joué un rôle dans ces éruptions cutanées.
    Il y a quand même des possibilités pour trouver des soins visage agréables et sans silicones.
    Merci pour tous ces articles très intéressants. Bonne journée !

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    1. Oui ce que tu décris est possible, c'est une des "contre-indications" des silicones ou de certaines d'entre aux (et là je ne suis pas assez calée pour te dire lesquels), même si elle ne concerne que peu de personne.
      En revanche, j'imagine vu l'âge de ta fille que tu as 45-50 ans ou plus, et ne crois tu pas que tes problèmes de boutons n'étaient pas liés à un déséquilibre hormonal temporaire ? Leur localisation sur le menton semble en tous cas aller dans ce sens (si tu en as aussi parfois entre les sourcils, à priori c'est ça). Parce que des silicones il y en avait avant dans les produits aussi, alors que ton problème n'est apparu que maintenant.
      Après, moi, d'une manière générale, j'essaye de les éviter dans le soin (et pas dans le maquillage) mais si le soin me plaît et qu'il y en a un peu (pas que ça) je l’utilise quand même, et j'ajoute à ma routine de soin une huile végétale le soir.
      Merci pour ton témoignage en tous cas !

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  4. Ca ne me gêne absolument pas, du moment que la concentration en silicones ne soit pas trop élevée, tu commences à me connaître... ^^ S'il en faut un peu pour atteindre une texture de folie et donc avoir une sensorialité et un plaisir à l'application, je dis OUI ! :-)

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  5. Ahhh j'étais toute contente de voir que pour une fois c'était tes lectrices qui pouvaient t'aider, mais sur ce coup là je ne vais pas pouvoir... Je ne sais pas si c'est l'âge, ou un divorce, un besoin de retourner aux choses simples et essentielles dans ma vie, mais tous ces produits wahou me laissent complètement froide, me paraissent "trop", me donnent l'impression qu'on veut me créer des nouveaux besoins, pour me vendre plus bien sûr, du coup le avec ou sans silicone ne me concerne pas du tout !!! Ça me fait très plaisir d'utiliser un gel douche un peu luxe offert par ma maman par exemple, mais je les vois même pas dans les magasins !!

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    1. Hahahaha, oui tu as raison, ces textures whaou servent aussi parfois à "créer de nouveaux besoins" ;).

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  6. Salut Sophie :)

    Bon, ok les silicones permettent à la texture d'avoir un effet "Whaou !" mais ils n'apportent rien d'autre sinon des effets négatifs (sur la flore, sur la peau en l'étouffant, sur les autres produits qu'on appliquent après et qui eux sont sans silicones = effet peluches assuré ! etc.) donc, pour un effet intéressant, il y en a au moins trois d'inintéressant. Est-ce que cela vaut le coup ? Pour certains utilisateurs, oui (et je suis parfois dans ce cas, car, comme tu le soulignes, la crème qui poisse ce n'est pas top non plus) en revanche, je sais qu'il existe des substances naturelles qui ont le même effet velouté des silicones synthétiques. Plus chers ? Plus difficiles à doser ? Je ne sais pas. À toi de nous dire :)

    Sinon, je trouve que c'est un super challenge pour les labos ! Grâce à nos exigences, ils vont peut-être nous trouver de super ingrédients softs. Qu'ils y mettent 1, 5 ou 10 ans ? Pas grave. Il faut tenir :) Et, dans ce cas, je suis bien contente que nous ne nous laissions plus faire en acceptant tout et n'importe quoi (et surtout des prix astronomiques pour des ingrédients de bas ou moyenne gamme qui coûtent 1 € à produire et qu'on nous revend 100 € !)

    À bientôt :)

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    1. Non je ne pense pas qu'ils étouffent la flore bactérienne, mais sans pouvoir l'affirmer à 100%.
      Pour les peluches, oui, je n'ai pas pensé à le mentionner, mais ça arrive - en revanche ça n'arrive pas systématiquement et ça peut arriver avec d'autres ingrédients filmogènes autres que les silicones comme des biofilms tenseurs.
      Je suis d'accord avec toi sur l'approche silicones sinon (on évite mais on ne s'en passe pas si on estime que le produit vaut le coup), et s'il commence à y avoir des alternatives naturelles aux silicones, leurs applications sont encore limitées, pas tout à fait satisfaisantes, et là où je te rejoins encore c'est que sous la pression des consommateurs la recherche en la matière s'accélère et dans quelques années on aura peut-être des alternatives géniales !
      Quant aux prix de revient versus le prix de vente, oui, on est bien d'accord que tu achètes aussi l'image de marque, la publicité, le prix psychologique.... Mais après ce n'est pas de l'ordre de 1 à 100 non plus (en général en sélectif ou pharmacie par ex on vise plutôt 1 (prix de revient industriel) à 10 (prix de vente public), auquel tu dois ajouter les frais fixes : salaires, locaux, frais de recherche, de marketing... sachant aussi que le point de vente se prend environ 40-50% si ce n'est plus - jusqu'à 70%, et que si tu as un autre intermédiaire comme un distributeur à l'étranger, tu ne récupères en fait qu'environ 25% du prix de vente - cad que pour un produit vendu 10€ qui t'a coûté 1€ à fabriquer, tu récupères 2.50€, donc 1.50€ de marge brute dans laquelle tu doit compter tes frais fixes, donc la marge nette n'est pas énorme non plus, quelques centimes). Merci pour ton avis !

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    2. Excuse-moi Sophie, j'ai dû mal m'exprimer, je ne parlais pas de la flore bactérienne... mais de la faune et la flore, la nature quoi ! :D

      Sinon, oui, je me doutais bien que j'exagérais le ratio... néanmoins, si pour une petite structure et une nouvelle marque, je comprends tout à fait que le prix de revient justifie un prix de vente un peu plus élevé ; j'ai du mal à le concevoir pour une grande marque qui, vendant des milliers de flacons et de pots, répercute ce coût sur autant d'exemplaires, et là, excuse-moi, le "prix psychologique" n'est qu'un prétexte marketing. Du moins, c'est comme cela que je le conçois quand je lis la liste des ingrédients et que je constate qu'elles nous vendent de l'eau au prix de l'or voire du platine :(

      Toutefois, j'apprécie que tu aies pris le soin de détailler tout ça ;) C'est important de le souligner :)

      À bientôt ;)

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    3. Aaaaaah. :) Je ne pense pas non plus que ça "étouffe" vraiment la faune et la flore aux doses relarguées, par rapport à tout un tas d'autres trucs ou même, concernant la cosmétique, par rapport aux filtres solaires qui eux peuvent se placer en surface de l'eau et filtrer (un tout petit peu) la lumière, ce qui peut être problématique.
      Oui je suis d’accord avec toi pour les grandes marques qui font de économies d'échelle sinon.
      Bonne journée !

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  7. Salut Sophie, déjà, merci d'avoir tout remis au clair ! Perso, je suis hyper sensible à la texture, je comprends parfois l'envie de mettre des silicones dans les formules pour obtenir une texture beaucoup plus agréable et sincèrement, cela ne me dérange pas. Je préfère vraiment avoir un peu de silicone pour une texture wouahou que pas de silicone du tout pour une texture bof. La sensorialité est très importante dans le choix de mes achats cosmétiques. Et encore aujourd'hui, en connaissant les mauvais points des silicones, je persiste et je n'achète que des produits qui me font plaisir, qu'ils contiennent des silicones ou non. Mes cheveux par exemple ne supportent pas les produits sans un minimum de silicone, sinon c'est paille assurée et franchement, je n'ai pas envie d'attendre 1 mois ou plus pour voir les éventuels bienfaits des produits cheveux sans silicone. Je vais peut-être me prendre des tomates dans la tronche par les écolos, mais je suis honnête. Bon courage pour tes formulations !

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    1. Rha les cheveux, c'est un bon exemple... Moi aussi j'utilise de temps en temps des après-shampooings avec silicones. Quand on a la fibre sèche, terne, qui a tendance à s'emmêler, c'est quand même miraculeux.

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  8. Tortilla de Patata25 mars 2017 à 01:20

    Hello Sophie! je me permets...
    1) cette phobie du silicone, en France (et ptêt en Allemagne aussi) me parait ridicule. et pourtant je l'ai vécue (y'a 8-6 ans, surtout pour le theme capillaire, du reste), mais j'en suis revenue. notamment pour les cheveux (j'ai la fibre triste, filasse et sèche, donc bon hein, je veux bien l'enduire d'huile de pepins de pamplemousse de Finlande, ça change pas mon pb. right now ou à moyen long terme. CQFD). ça m'interessait moins mais un peu qd même pour les cremes visage. en tant que consommatrice plutòt informée (j'aime bien lire les compos), ce qui va me gener c'est de lire un bon gros dimethicone en 2 ou 3ème position. je le prends si c'est un produit flouteur/matifiant i.e de maquillage (=dernière couche), mais pour le soin, je passe mon tour et ca me fait mème rire sardoniquement si je le vois ds un serum.
    donc, je crois 2 choses :
    1) le pb c'est que la plupart des gens n'y connaissent rien = tout juste reconnait-on le silicone ds une liste (ne lit-on pas ds n'importe quel blog le "c'est facile, traque-les, ils finissent en icone ou xane") et là on crie à la supercherie, on sonne l'hallali et on va voir ailleurs. cette part de consommateurs, on les oublie. on y reviendra qd ils reviendront (comme moi), paske ça sert a rien de vouloir les convaincre; on est au niveau de la chasse aux sorcières.
    2) une grande majorite de consommatrices passera outre si la promesse de l'effet whaou est tenue. je le crois sincerement. y'en a qui s'en foutent (= la target des peaux > 60 ans, par exemple. Les grandes marques de luxe siliconent "violemment" leur formule, et ça n'empeche pas de vendre des cremes a 190€ les 50ml. et pi les lettres de la compo, en police 5,5, les consommatrices "matures" elles peuvent pas les lire), les jeunes vont se laisser seduire par l'effet whaou. tout au plus auras-tu des commentaires du style "un très bon produit, bon, un petit moins, y'a un silicone" ds la video de la youtubeuse, si elle se pique de lire les petits caratères sur le pot ou si elle defend des produits "un peu" eco-friendly. Bref, c'est pas la masse des bloggueuses/vlogueuses qui vont te saper le produit sur l'autel du silicone-bashing, surtout si le produit est funky / genère un benefice immediat VISIBLE (et durable, c'est encore mieux, revons un peu ;-))
    2) si le produit a vocation internationale/europeenne, juste un petit insight de l'autre côté des pyrennees : en espagne, on s'en fout. autant le parabene est l'ennemi numero 1 des capillaires et des soins visages, et l'on pousse la reclame du 0% jusque ds les etagères des GMS, autant le silicone, RAS. on aime la touffe qui brille et le derme dompté (pores, brillance etc) ici.
    et voilou! bon courage pour la suite, mais je suis sûre que tu sauras resoudre ce dilemme avec brio. tiens nous au courant, si tu peux, en tout cas!
    Au plaisir ;-)

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    1. Merci pour cette réponse très détaillé ! Je partage ton avis et tes observations.

      Le problème en France c'est qu'on est souvent dans le noir ou blanc et rarement dans la nuance. Ceci est encore plus vrai avec Internet comme tu le soulignes car on peut trouver des avis très affirmatifs et tranchés et qui parfois sont du grand n'importe quoi (... et puisque c'est d'actualité, je ne peux m'empêcher de faire un parallèle avec la politique et tous ces hoax pour nuire à tel ou tel candidat ou faire peur sur des "fake news" pour récupérer des voix !! ;)).
      Bonne journée, n'hésite pas à revenir commenter sur d'autres articles !

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    2. Tortilla de Patata, le retour30 mars 2017 à 23:24

      Je partage tout à fait le parallèle vs. les tentatives de "paranoite". c'est un peu la politique par le negatif. mais bon, autre sujet.
      c'est vrai qu'on a pas evoqué le positionnement de ton client, qui evidemment devrait être ds la balance (je n'imagine pas que cela soit une marque bio, of course not). et ds les marques "naturelles" - je prendrai comme exemple L'Occitane (que je connais bien), Sisley, TBS o Khiels and co, et je n'en vois pas une seule qui se poserait un tel cas de conscience...ou plutòt, à l'inverse elles seraient ravies d'avoir au bout des doigts une petite pepite de galènique.
      Mille mercis pour l'invitation, mais je suis une "tortilla de l'ombre" (mais neanmoins de tes fidèles depuis des années), et je crois que j'ai epuisé mon quota de mots pour les 3 prochaines années ;-)
      blague à part, si je sens que mon avis est pas complètement delirant et que ça peut aider, j'en serais ravie! Bon courage et bonne chance pour la "tempête sous un crâne" made-in-So!

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  9. Personnellement si je vois un silicone en 2e ou 3e place de la liste des ingrédients d'un soin ça va m'agacer et je vais sans doute le laisser, par contre s'il arrive dans la 2e partie de liste et que la sensorialité est super, ça ne m'arrêtera pas.

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    1. C'est un bon réflexe mais je ne peux empêcher de le nuancer un tout petit peu : parfois (et même souvent pour l'hygiène ou les lotions) il y a plus de 90% d'eau, donc si ta formule contient disons 10 ingrédients (ce qui n'est pas tant que ça), il est possible que même si ton silicone est en 2ème position il n'y en ait que 1% !

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  10. J'ai la même position que D.D.. Je fais pas mal d'efforts pour diminuer mon empreinte environnementale, et, sincèrement, j'en suis au point où j'essaie de consommer mieux dans mes produits d'hygiène et cosmétiques. En plus, je déteste quand ça peluche et je suis assez hermétique à la texture (p. ex, j'ai horreur des huiles sèches. ça c'était la confession qui fait mal), ce que je veux, c'est que le produit agisse. Tu avais fait à l'époque un article sur les cerveaux droit et gauche... On va dire que je ne suis pas trop dans la sensorialité :-). Après, je ne suis pas une ayatollah non plus. Et si le produit est vraiment incroyable, je peux faire une exception. Mais faudra quand même qu'il soit sacrément épatant :-)

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    1. C'est la bonne approche je pense. Du moment que vous êtes dans la nuance et pesez la part de chaque consommation de produit néfaste pour l'environnement dans une démarche de consommation globale sans fustiger bêtement un type de produits ou substances (encore une fois l'empreinte environnementale de la cosmétique reste super limitée par rapport à d'autres domaines).
      Après chacun choisit sa limite ou son "champ d'action", certains supprimeront toute substance non naturelle ou difficilement biodégradable - en cosmétique et ailleurs, d'autres les substances animales (y compris dans l'alimentation), d'autres réduirons leur consommation de viande ou arrêteront de prendre leur voiture pour aller chercher le pain... Le principal c'est d'être conscient de ce qu'on fait et ensuite on adapte son comportement et ses achats en fonction de ses objectifs. Et on arrête de dénoncer des boucs émissaires quand ce sont juste les arbres qui cachent la forêt.

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  11. Une petite lectrice27 mars 2017 à 19:33

    Coucou! C'est un article très intéressant.
    J'ai pas vraiment l'habitude d’écrire des commentaires mais je lis les articles et ca m'aide un peu d'avoir un esprit critique.
    En tout cas le silicones, je le bannis des produits capillaires surtout car après j'ai la sensation que "tout va bien" et ils sont bien nourrie etc. mais en vérité ca ne les nourrie pas vraiment...
    Je sais pas si j'ai clairement écrit, mais voila mon point de vue ;)

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    1. Oui je comprends tout à fait ce que tu veux dire et tu as entièrement raison !
      Les silicones n'ont AUCUNE action biologique, "réparatrice". C'est une action de surface qui disparaît quand tu laves le silicone : un cache misère. Alors c'est très bien, ça fait illusion, mais ça ne suffit pas. Il faut forcément les associer avec des actifs à action biologique, qui vont être intégrés à la peau, ou la stimuler.
      Après, concernant le cheveu, de toutes façons la partie extérieure est morte (la preuve, quand tu les coupes tu ne sens rien), donc tu ne peux pas les réparer biologiquement, tu est obligée de faire du cache misère et pour qu'ils poussent de meilleures qualité c'est une question d’alimentation, soin du cuir chevelu (la peau), et faire attention à tout ce que subit la fibre, bien la protéger du soleil, du chlore, du lisseur cheveux, attention aux teintures et lissages/défrisages etc.
      Merci d'avoir écrit ce comm ça me fait plaisir. :)

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    2. Une petite lectrice29 mars 2017 à 18:02

      Merci beaucoup pour ta réponse :)

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  12. Je pense qu'à force de te lire, mon approche sur les silicones se fait au cas par cas ! Pour les shampoings c’est niet : j'ai les cheveux gras et j'ai testé ça ne me réussit pas. Pour les cosmétiques en make up ça ne me dérange pas plus que ça, j'ai une bb crème bio et un fdt Loreal que j'alterne en fonction de l'humeur, parfois je mets uniquement de la poudre. Un flacon de fdt me fait TRES TRES longtemps ! J'ai aimé un fdt Gemey le mat mousse qqch comme ça, et c'était trop "artificiel" comme texture, difficile à expliquer mais j'en ai eu marre. Là j'ai un fdt liquide classique qui me convient mieux.
    Pour les soins, j'ai eu qq mauvaises surprises avec deux crèmes à effet comédogène "immédiat" sans nul doute j'ai pu identifier qu'elles étaient le pb, est-ce que c'étaient les silicones ? Aucune idée. Du coup à suivre j'ai eu une phase less is more avec des crèmes bios plutôt simples. Et puis là je viens d'acheter du Vichy pour la première fois (slow âge), ma phase less is more est terminée j'ai eu envie de sensoriel, de joli de marketé "technique"... Je le fais en toute conscience ça ne me pose pas de souci. Pour ce qui est des sérums, j'en suis toujours aux huiles végétales. Ah oui ! J'utilise parfois un blur donc forcément siliconé à fond. Bilan de ma salle de bain : je trouve que c’est léger donc aucun problème de conscience environnementale.

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  13. J'avais loupé tes derniers articles dis donc ! Il me parle bien cet article, j'aime bien quand tu fais le point sur ce type de composant. J'avoue que je suis un peu dans le clan "anti-silicone" car en fait, je ne supporte pas l'effet (genre je déteste l'effet d'un primer silicone sur la peau !!!). Et a force de porter des crèmes naturelles / bio, je me suis aussi sans doute habituée à ces formulations (en ce moment j'ai une routine Antipode aux parfums discrets mais vraiment agréables et à la texture tout à fait bien !).

    Pour le capillaire, je me trompe peut être mais est-ce que ça ne peut pas risquer d’étouffer un peu le cuir chevelu (et donc pour le coup poser vraiment un problème sur la pousse et la santé des cheveux ?). Je reconnais que ce n'est pas facile de trouver un shampoing bio selon les cheveux (je dois prendre un après-shampoing au karité - plutôt pour cheveux crépus à la base - pour ma fille qui a le cheveu raide car c'est le seul que j'ai trouvé qui lui démêle après les shampoings - lavera, on se demande pas pourquoi j'ai pris ceux-là ;) ).

    Après je suis plus ou moins d'accord sur le fait que bannir les silicones si on fait d'autres choses "mal" à côté ne servent à rien. Si chacun essaye à son niveau de faire quelque chose c'est déjà bien (je suis passée au Nocciolata, c'est trop bon !).

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