mercredi 16 septembre 2015

BEYOND BEAUTY... OK, WHAT ELSE ??

Dans la série #LesCoulissesDuBlog (et avant tout de mon vrai job), je rentre tout juste du salon Beyond Beauty. Vous savez, ce salon pro un peu "fourre-tout" qui a lieu chaque rentrée à Paris, et dont l'espace se partage entre des stands de sous-traitants (laboratoires de formulation, fournisseurs d'ingrédients et de packagings, conditionneurs...) et de marques (en général "émergentes" qui cherchent des distributeurs en France).


J'y vais depuis la 1ère édition, ça devait être, pfiouuuu, en 2001, peut-être. Plutôt pour le côté produits finis que pour la sous-traitance parce que je trouve toujours cela très informatif (on y dégage notamment quelques tendances générales), voire inspirant car il y a toujours des marques qui sortent un peu du lot et osent faire différemment. D'ailleurs il m'est arrivé à plusieurs reprises de vous parler sur ce blog de marques dénichées sur Beyond Beauty.

Ces dernières années, j'avais l'impression que l'espace marques de niche était de moins en moins intéressant. Je n'y suis pas allée l'année dernière (j'étais à l'autre bout de la Terre) et j'ai entendu dire que l'édition avait été plutôt naze (je cite). Sauf que moi, je ne crois que ce que je vois, et je sais aussi que c'est très français de dénigrer les choses, genre "c'était mieux avant", donc bon, ok, on verra en 2015, quoi.

Le salon dure 3 jours. D'habitude, j'y passe une bonne journée voire une demie-journée de plus, non seulement parce que je discute pas mal sur les stands, mais aussi parce que je croise tout un tas de gens que je connais dans les allées (des fournisseurs d'ingrédients, des attachés de presse, des créateurs de marques, des journalistes, des blogueurs...) et que forcément, ça papote, ça papote (ce qui est un des charmes du salon, d'ailleurs).

Aujourd'hui, honnêtement, si je n'avais croisé aucune connaissance, j'y aurais passé... 1 heure. Allez, 2 heures à tout casser. Enfin non, moins. Je deviens peut-être un peu snob du positionnement de marque (déformation professionnelle ?) mais sincèrement, je n'ai rien trouvé qui ne m'ait fait vibrer sur l'espace "zoom" des marques émergentes (... qui d'ailleurs rétrécit chaque année comme Peau de Chagrin - doit-on y voir un signe ?).

J'avais prévu de vous écrire un article du genre "Ce que j'ai repéré sur le Beyond Beauty, youpi !", et à la place, je vous écris un article "Beyond Beauty... OK, what else ??".

Sur le "zoom", il y avait Wonderstripe (les autocollants remontent-paupières dont je vous ai déjà parlé il y a un an donc rien de nouveau sous le soleil), L'Erbolario (marque inconnue en France mais déjà gros carton en Italie, sorte de L'occitane transalpin), Neulash (un des leaders mondiaux sur la pousse des (sour)cils qui cherche à s'implanter chez nous donc rien de neuf), Ruhaku (gamme Bio japonaise jolie, raffinée, mais pas délirante d'originalité non plus), Vinaesens (un dupe de Caudalie tant sur le concept que sur le design), Ho Karan (une marque de 3 produits pour homme à base d'ingrédients bretons, assez sympa mais quoi de vraiment neuf sous la pluie ?), Struthio Derma (à vos souhaits) (gamme de produits à base de graisse d'autruche - bon appétit), du beurre de karité et des savons issus du commerce équitable guinéen (vous savez que ce genre d'initiative me touche mais là encore, rien d'original), et puis hors-zoom", NeoClaim (la marque pour peaux "denses" de Harry Roselmack dont je vous avais parlé ), DayDry (les déos aux probiotiques que vous connaissez déjà - ma revue ici), Bomb Cosmetic (gamme Lush-like qui existe depuis des années déjà et peine visiblement à s'implanter en France), et aussi plein de masques en tissu ou biocellulose à l'asiatique (alors que le marché en est déjà inondé) (pour info, aucun masque en tissu ne pourra donner les résultats dingues de ceux en biocellulose, que vous trouverez notamment chez Talika - les pionniers ;), Biocyte, Parashop et même depuis peu Barbara Gould), plein de marques de parfums (perso ça ne m’intéresse pas, chacun ses goûts :)), et puis c'est à peu près tout.

En résumé : aucune nouvelle marque qui ne sorte vraiment de l'ordinaire.
(alors que Beyond Beauty est censé être le salon de l'innovation cosmétique...)

... Ou alors je suis passée à côté, pas de chance.

(je ne dis pas qu'il n'y avait aucune marque présentant un minimum d'intérêt, et je respecte tous les projets présentés, mais vous voyez ce que je veux dire niveau "originalité"...)

Pour vous donner une idée du niveau, parce que ça m'a fait sourire, j'arrive sur un stand, je demande une présentation de la marque, on me répond : "Alors, nous avons un shampooing, un après-shampooing, un gel-douche et un lait corps". Petit silence. "Oui mais quel est le positionnement de votre marque ?", je précise. "Bah du moyen haut de gamme". "Nan mais je veux dire quelles sont ses particularités ?" "Ah, ben d'abord elle est made in France, contrairement à d'autres, et en plus elle est Bio, contrairement à d'autres".

(...)

Ça envoie du rêve, non ? ;)

Vous pensez bien que j'ai demandé leur avis aux copains que j'ai croisés (ils ont tous des profils différents, comme je le disais plus haut, certains sont dans l'industrie cosmétique depuis 15-20 ans et comme moi fréquentent le Beyond Beauty depuis ses débuts, d'autre ont un œil plus neuf et plus extérieur comme les blogueurs), et devinez quoi ? Il se sont fait la même réflexion. Rien d'intéressant. L'ennui total. Ils se demandent même si ce n'est pas le début de la fin, si l'année prochaine Beyond Beauty sera encore là... D'autant plus qu'il y a de la concurrence, notamment un nouveau salon en octobre, Cosmetic 360. J'ai aussi eu des retours déceptifs sur le fait qu'il y avait plus de marques étrangères - notamment asiatiques - que de petites françaises et que c'était bien dommage, ce n'était pas le cas auparavant. En fait, le seul retour positif apparemment, ce sont les conférences - auxquelles je n'ai pas assisté.

Bref. Voilà. Grosse déception. Ce salon où je trouvais de l'inspiration ne semble plus être que l'ombre de lui-même (de son chien, de sa main...). Heureusement qu'on peut encore y croiser les copains dans les allées ! (et poke Gérald, Marie, Saveria, Jean-Louis, Alexandre, Xavier, Xavier, Manuela, Sonia, Caroline, Teddy, Sébastien, Lionel... ♥)

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19 commentaires:

  1. Visiblement MissEmma n'a pas trouvé son bonheur non plus car elle devait nous inonder de photos sur Instagram et au final...seulement 3 photos..... pour moi ça veux tout dire ^^

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    1. Je ne connais pas MissEmma, je suis allée voir, tu peux dire qu'il y a même juste 2 photos produits ! ;)

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  2. a dfaut d'en apprendre plus sur les marques et tendances, j'en ai appris plus sur toi ( j'ai même dérivé sur ta bio plutot sympa à lire ;-)
    bises

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    1. Ah bon, tu ne l'avais pas encore lue ? :) Faudra que j'écrive la suite mais c'est toujours un peu compliqué pour écrire un article sur soi, son expertises, ses performances, toussa, donc j'ai du mal à trouver la motivation... :p

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  3. Merci de ce "petit" retour qui nous montre les coulisses de ton métier. Ce genre de chose m'intéresse toujours, moi qui n'appartient pas du tout à ce milieu.
    Je suis curieuse (dans le bon sens du terme) de nature.

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    1. Oui j'aime bien aborder ce thème avec vous aussi, ça n'intéresse pas tout le monde mais moi je préfère ça à des revues produits.

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  4. Ah tiens, la marque Bomb Cosmetic, je l'ai croisée dans un magasin qui faisait un peu de tout et n'importe quoi, papeterie, accessoires pour enfants... et franchement, elle fait cheap !

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    1. Oui ils ont un peu du mal à s'implanter, ça fait des années que j'en entends parler, que je les vois sur des salons...

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  5. J'y étais aussi hier et je partage ton analyse sur la qualité du salon et des marques présentées. On se questionne parfois sur le sérieux des créateurs des marques (je reconnais la marque décrite dans ton exemple :))
    Sur le zoom j'ai tout de même repéré Soha, très jolie marque italienne de skincare, les textures et les packs sont waouh. A suivre selon moi!

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    1. Oui, ça fait de la peine de voir toute l'énergie qu'ils mettent dans la création de leur marque sans rien connaître de la réalité du monde cosmétique (concurrence, distribution, budgets à prévoir...), et qu'ils sortent une marque certes +/- sympathique mais qui ne trouvera jamais de distributeur parce qu'elle ne propose rien de nouveau. Même les marques avec une vraie personnalité galèrent, alors !
      D'ailleurs, une partie de mon métier c'est ça, accompagner les marques dans leur création, les aider à affiner leur positionnement, à trouver un nom et un design impactant, leur éviter de perdre du temps et de l'argent dans les aléas du développement, être en respect avec la réglementation de + en + stricte, les mettre en contact avec des personnes compétentes...

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    2. PS : oui j'ai oublié d'aller voir Soha, zut.

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    3. je confirme Soha très jolie découverte, et compo très clean (pas de sulfates dans le nettoyant visage, pas de silicones dans la crème visage, mais un effet siliconé grâce à une algue).

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  6. Je dois dire que ton exemple de la marque incapable d'expliquer son positionnement, ses particularités, son ADN est assez frappant. On se demande dans ce cas ce qui a motivé la création des produits (parce que français et bio, j'en ai quelques unes en tête et je ne suis pas pro !)... Point d'inspiration cette année à ce salon du coup, c'es tristoune un peu :(

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    1. C'est aussi un métier. La personne n'avait de toutes évidence jamais appris à le faire. (enfin c'est aussi un minimum de bon sens...).
      Oui, c'est triste. D'autant plus que c'est censé être le "salon de l'innovation"...

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  7. J'hésitais à y aller. Je ne regrette pas de m'être abstenue. J'avais flashé sur l'Erbolario - il y a genre 6 ans - lors d'un séjour à Florence. ça doit être leur petit côté "à l'ancienne". D'ailleurs, c'est amusant, je viens tout juste de me résoudre à utiliser un savon au coquelicot. Étonnamment, il sent toujours aussi bon.

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    1. Oui j'ai pensé à toi, il me semblait bien que tu en avais parlé sur le blog.

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  8. Merci pour ce résumé. Je ne suis allée à Beyond Beauty qu'une fois, pendant mon Master à l'ISIPCA et j'avais bien aimé même si j'avais trouvé certaines marques vraiment "gadget". Ton récit sur la marque qui n'a pas de positionnement clair est pathétique... et je ne suis guère étonnée par ton retour d'expérience, pour une simple et bonne raison: je pense que le marché s'est beaucoup cherché ces dernières années, avec une multitude de positionnements très différents (le bio hardcore, le pseudo-medical, les packagings mignons, l'inspiration de tel pays ou tel ingredient, le nail art) et une encore plus grande multitude de marques voulant s'engouffrer dans des brèches plus ou moins grandes, qu'il y a dû y avoir saturation non seulement du côté des ventes (le budget beauté des consommatrices n'étant pas extensible à l'infini), mais également de la créativité. Bref, tout ça me fait penser à notre conversation par e-mail d'il y a quelques mois sur le trop-plein de marques de cosmétiques... Je crois que cette reflexion appelle à la creation d'une rubrique "Mais que sont-ils devenus?" par toi ou Teddy hahaha :-D

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    1. Le "bio hardcore", haha, je réutiliserai cette terminologie ;).
      Je pense que tu as tout à fait raison et c'est drôle, après cette visite du Beyond Beauty, j'avais justement envie de me replonger dans mes archives et faire un point sur le devenir des marques que j'avais repérées aux précédentes éditions du salon :).

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  9. Hmm j'ai hâte de lire le fruit de ta plongée dans les archives! Bises from sunny Sydney x

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