mardi 20 février 2018

GREENWASHING COSMÉTIQUE : OÙ EN EST-ON EN 2018 ?

Avant-propos : cet article est truffé de liens vers de précédents articles, parfois assez anciens (2009 !), que je vous invite à (re)lire (👉 en gras dans le texte).
  

Il y a quelques années, je râlais pas mal sur le greenwashing des marques de beauté. Dès l'ouverture de ce blog en fait, en 2009.

Il y avait Yves Rocher, qui fût le premier à s'en prendre plein la tronche, pour tout le monde, suite à un reportage d'Envoyé Spécial en 2005 (reportage qui, parallèlement à la montée en puissance du Bio, fût clairement à l'origine de plus de transparence et de recherche de naturalité dans la profession). L'enseigne a finalement bien réagi car ils sont beaucoup plus green depuis plusieurs années déjà (pas qu'au niveau des formules, au niveau des emballages, des modes de productions etc...).

Il y avait Le Petit Marseillais, qui n'a par contre pas vraiment été boudé par le public à l'époque et qui pourtant greenwashait à mort avec des publicités fleurant bon la Nature contre la méchante Chimie Industrielle alors que ses formules n'avaient rien de très green (à part l'eau, qui représente 80-90% des compositions de shampooings et de gels-douche).

Il y avait Garnier... Qui reste me semble-t-il l'un des plus mauvais élèves français encore aujourd'hui (positionnement de marque ultra-green, produits +/- green et parfois pas du tout) alors que d'une manière générale le Groupe L'Oréal auquel appartient la marque est assez réglo là-dessus (la plupart de leurs marques n'insinuent pas une "naturalité" des produits quand ceux-ci sont plutôt synthétiques, seulement quand c'est vrai - guettez par exemple la nouvelle gamme Hydralia Thermal de Vichy formulée à 97% d'ingrédients naturels, elle sort en avril 2018 je crois).

Mais globalement, en France, VRAIMENT, on a fait des progrès. Même si ce n’est pas toujours parfait (encore pas mal d'abus de mentions "sans" par exemple, mais ça y est, c'est interdit dans les guidelines européennes des allégations possibles donc on devrait en voir de moins en moins). D'une manière générale, et pas toujours de manière affichée, les entreprises cosmétiques françaises ont bien avancé dans le développement durable.

Et puis il y a les marques étrangères (attention je m'apprête à faire des généralités chauvinistes "La France contre le reste du Monde" peu nuancées, vous êtes prévenus, mes propos seront à pondérer 😀).

Il y a par exemple l'israélienne Moroccanoil, dont la cultissime huile pour cheveux "infusée aux huiles" (sous-entendues végétales) est en réalité un mélange de silicones avec environ 0,2% d'huile d'argan selon mon estimation vue sa place dans la liste INCI (j'ai encore bouilli intérieurement quand j'ai vu passer récemment moult revues dithyrambiques sur ce produit "naturel" chez des influenceuses françaises qui tomberaient peut-être de leur chaise si elles savaient - ou alors qui savent mais bon, il faut bien payer le loyer) (ce qui n'enlève rien à l'efficacité réelle du produit, les silicones ça lisse parfaitement la fibre capillaire).

Il y a l’américain Timotei, aux publicités la-nature-est-merveilleuse alors que leurs formules ressemblent à du Fructis millésime 1994.

Ou le fameux Miracle Moist de l'australien Aussie, un après-shampooing "à l'huile de macadamia" alors que la formule est over-synthétique (jetez un oeil ici, c'est difficile de faire moins naturel) et que l'huile de macadamia arrive après le limonène, un allergène issu du parfum qui doit être à une concentration comprise entre 0,01 et 0,1% à tout casser. Oui, vous avez bien lu.

Et puis - et c'est pour cela que j'avais envie de parler greenwashing aujourd'hui, il y a ces représentants de marques nord-américaines que j'ai croisés il y a quelques jours en journée presse, pas des français mais des américains et des canadiens en anglais/québécois dans le texte (j'avoue que j'ai eu plus de mal à comprendre le français québécois que l'anglais 😅), qui vous vantent leurs produits cosmétiques à grands renforts de :

"c'est sans nasties", 
"c'est green", 
"clean", 
"sans parabènes / PEG / alcool / colorant artificiel / blahblahblah", 
"à base d'huile essentielle de chose, d'extrait végétal de bidule",

et quand vous retournez l'étui pour voir la formule........ 

Il n'y a pas de parabène mais il y a des silicones. 
Il n'y a pas de silicones mais il y a des huiles pétrochimiques. 
Il y a des extraits végétaux mais noyés à dose homéopathique dans du synthétique sans aucun intérêt thérapeutique (précédent Morocconoil / Aussie / Fructis Yves Rocher 90's)
Il est écrit "à base d'un ingrédient autobronzant 100% naturel" en argument principal sur l'étui alors que les 2 seuls ingrédients autobronzants existant aujourd'hui sur le marché sont de la DHA et de l'erythrulose, des substances qui malgré leurs noms barbares ne sont que de simples sucres parfaitement naturels (en fait leurs autobronzants ont de la DHA comme tout le monde, quoi 😑).

Pire : j'ai entendu plusieurs fois ces dernières années "c'est sans silicone" alors que je n'avais rien demandé et le premier ingrédient de la liste était.. un silicone. Je vous jure que c'est vrai. Je m'empressais alors bien de mettre le doigt sur la liste d'ingrédients et la réponse était toujours la même : "Aaaah ? Mais... euh...  c'est ce qu'on m'a dit pourtant". "On" a bon dos. Parfois je sentais que la personne n'en avait effectivement aucune idée et répétait ce qu'on lui avait dit en toute confiance (cette détresse dans le regard en apprenant la réalité...), parfois c’était plutôt une tentative d'Actors Studio mais n'est pas comédien qui veut.

Ces représentants nord-américains font un greenwashing que leurs équivalents français n'oseraient plus faire aujourd'hui. Car les français savent que les français parlent aux français sont de plus en plus informés et critiques à ce sujet. Encore plus quand il s'agit de journalistes et influenceuses (enfin, d'influenceuses "à contenu", on se comprend). Un petit peu de greenwashing par des français, bon, ça passe, et même moi je suis tolérante et je ne le relève pas, mais là nos copains américains/canadiens/israéliens/australiens ils sont les rois du monde je vous jure. On n'est plus dans de l'enrobage marketing mais du gros mensonge, parfois même répréhensible par la loi.

EN 2018.

Je le vois aussi dans mon boulot. 

Par exemple quand une marque américaine affirme sur son site US une démarche "respectueuse de la Nature" parce qu'ils ne testent pas sur animaux, qu'ils limitent les emballages et écosourcent 3 ingrédients. Mais que la plupart de leurs formules, très "clean" niveau tolérance cutanée et efficacité au demeurant, n'ont rien de très naturel. Un respect de l’environnement impossible à "claimer" en France, même si de réels efforts sont faits, car ici ce serait tendre le bâton pour se faire battre. Ça fait d'ailleurs partie de mon rôle de consultante : adapter les allégations et moyens de communication à la réglementation mais aussi à la culture française.

Ou quand un distributeur US d'une marque me dit "ah mais tel produit de telle marque il est plus naturel que le nôtre, c'est pour cela que tout le monde en parle et qu'il se vend mieux" alors que pas du tout, ce produit est bourré de pétrochimie et que le nôtre il est déjà à 97% d'origine naturelle mais voilà, le nôtre il n'a pas de petite illustration florale et de mention "naturel". 

Et c'est pareil en Asie. En tous cas en Corée, en Chine, en Inde, au Vietnam... Bon, probablement toute l'Asie. 

Et en Afrique. Et là c'est encore pire car on peut leur vendre de vraies cochonneries véritablement dangereuses pour la santé (par contre vous, vous ne mourrez pas d'application cutanée d'un peu de silicone, d'alcool ou de parabènes, rassurez-vous).

Bref. Je me disperse, encore une fois. J'espère que je n'ai pas été trop confuse. Et que je n'ai pas fait trop de généralités (il y a aussi des marques qui ne font pas de greenwashing aux Etats-Unis, bien sûr 😚).

A retenir, donc : on progresse en France et +/- en Europe selon les pays, mais ce n'est pas encore gagné dans la grande majorité du reste du monde.

A suivre...

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38 commentaires:

  1. Coucou Sophie, j'ai découvert récemment que la Bi-Oil avait pour 1er ingredient de l'huile minérale, je m'en suis voulue de l'avoir vendue à mes patientes comme qq chose de naturel, persuadée que c'était des huiles végétales, après avoir découvert Bi-Oil sur les blogs, présentée comme naturel... J'avais qu'à lire l'étiquette c'était très clair ! J'ai fait confiance aveuglement. J'ai récemment reçu en miniature un masque cheveux, plein de silicones et d'agents moussants, où ils ont osé inscrire en grand "Sans Gluten" (en + des sans parabens, phénoxyethanol...) j'ai pas pu m'empêcher de sourire �� pour ce genre de marque on est vraiment des pigeons !

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    1. Eh bien je vais t'avouer un truc : bien que j'ai analysé sa formule sur le blog il y a quelques années ici http://demaquillages.blogspot.fr/2013/03/maroccanoil-bio-oil-egyptian-magic.html et que j'avais noté la paraffine en 1er ingrédient, j'avais totalement oublié ce point depuis et j'étais persuadée que c'eétait bien une huile naturelle. Ton commentaire m'a même surprise, je me suis dit non, elle, se trompe. Eh bien non, tu ne te trompe pas !! La force du marketing, c'est fou.
      Concernant le gluten, j'avais écrit un petit article, je t'invite à le (re)lire : http://demaquillages.blogspot.fr/2015/08/sus-au-gluten-washing-cosmetique.html. :)

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  2. Bonsoir,
    Très intéressant ton article, j'ai beaucoup appris. Merci

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  3. Nous regarderons les étiquettes de plus près, mais souvent il faudrait des loupes - encore un genre de greenwashing !

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    1. C'est impossible de tout bien interpréter quand on n'a pas un minimum de formation scientifique / formulation cosmétique / toxicologie. Même certaines journalistes et blogueuses très informées se plantent parfois dans leurs analyses pour informer leurs lectrices, car tout n'est jamais complètement noir ou blanc (la vérité est souvent quelque part au milieu), et puis il y a plein d'exceptions.
      Et pour la taille des caractères sur les emballages, normalement la législation européenne impose un minimum mais ce n'est pas toujours respecté (surtout pour les marques vendues hors EU via Internet).

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  4. Super article ! Tu m'as bien fait rire avec ton "actors studio" 😂🤣
    Mais c'est vrai qu'à mon grand âge (damned!) c'est souvent difficile de lire la liste INCI, quand elle n'est pas cachée sous l'étiquette . Et sur les webshops quasi impossible d'avoir une liste INCI complète . Mais bizarrement sur le site de Sepho US on trouve tout les ingrédients alors que sur le site français nada! Y'a pas de réglementation sur l'obligation de mettre tout les ingrédients sur le net?

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    1. Ça va arriver, les listes INCI sur les webshops. C'est légalement obligatoire de l'afficher "au moment de l'achat" mais jusqu'ici il y avait une certaine tolérance que je trouvais personnellement assez hypocrite (cf. http://demaquillages.blogspot.fr/2014/11/le-cas-de-laffichage-ou-pas-des.html).
      Mais cette année c'est une des priorités de la répression des fraudes. Donc Sephora fr comme tu les autres vont devoir s'y conformer ! Cf. http://demaquillages.blogspot.fr/2014/11/le-cas-de-laffichage-ou-pas-des.html. :)

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  5. Merci beaucoup pour cet article de mise au point dont on a bien besoin..car c'est vrai qu'on ne sait que penser parfois avec les produits US, Australiens (asiatiques, on sait qu'ils adorent les silicones)..on pense que c'est plus vert ailleurs...à tort..mais comme tes lectrices précédentes, je me heurte à l'illisibilité des composants en magasin (écriture trop petite et je ne me promène pas avec une loupe..) et sur les sites, il n'y a souvent rien..J'ai l'impression qu'en Angleterre, c'est aussi plus sérieux (Evolve, Pestle and mortar,etc..)qu'en penses-tu?
    ça n'a rien à voir avec ce post, mais puisque je suis là:) : j'ai bien aimé ta vidéo récapitulative des nouveautés à attendre ce printemps chez Séphora et j'ai retenu l'arrivée ou plutôt le retour en France de Origins..ta présentation était très sympa:)

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    1. Oui d'une manière générale, en Union Européenne, la réglementation est plus stricte et surtout les consommateurs plus avertis et plus critiques donc les marques font plus attention. Et il y a effectivement une vraie tendance nature + less is more au Royaume-Uni.

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    2. J'habite au RU, et s'il y a une tendance "less is more", elle est bien confidentielle ! Sur les produits de grande consommation, je dirais que c'est pire qu'en France. C'est quand même le royaume de body shop, origins, lush... En drugstore la marque la plus vendue (enfin c'est ce qu'ils disent) s'appelle "simple", revendique du naturel, des produits doux, du packaging vert avec des fleurs, etc... Un de leur tonique indiquant "100% alcohol free" a piqué ma curiosité. Outre le fait qu'il y avait techniquement des alcools (certes pas les desséchants), le "2-bromo-2-nitro-1,3-propanediol" était listé avant l'extrait de camomille... D'après ce que j'ai lu, c'est un conservateur qui se décompose facilement en produits carcinogènes. A choisir je préfère quelques pourcents d'alcools !

      J'imagine le "c'est sans nasties" avec l'accent canadien et je ris :-)
      L'article et les liens sont très intéressants, merci !

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    3. Pour le UK, je pensais à un côté global vegan, healthy, retour aux sources, simplicité, less is more dans les packs et les formules, comme Paï, AS Apothecary, Evolve... Un peu californien finalement - en France notre cosmétique naturelle est bio est plus "coloréee", plus technique (cf. notamment les évolutions de Sanoflore mais pas que). Après oui, ça reste confudentiel, ce n'est pas pour le grand public. :)

      Pour l'alcool, quand on dit "sans alcool" c'est sous entendu l'alcool au sens commun du terme (alcohol), pas la fonction chimique alcool. C'est comme si on disait "sans acide" au sens commun (acidité) et que dans la liste d'ingrédient tu avais de l'acide hyaluronique qui n'a rien d'acide au sens décapant. Et un peu d'alcool éthylique comme tu dis ça n'a rien de très méchant, même sur peaux sensibles, car il s'évapore vite...

      Sinon vraiment la canadienne je ne comprenais rien et pourtant j'ai entendu du français avec plein d'accents pas toujours évidents, mais là, j'hésitais presque à lui demander de passer en anglais. ^^

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  6. Et justement, je rebondis sur ton article, pour parler de la marque Origins, qui se targue d'utiliser des composants issus de la nature, et dans leurs pubs, ils insistent sur ce côté naturel, mais en regardant la liste des ingrédients, il y a quand même du phénoxyéthanol, du diméthicone et j'en passe... Adeptes eux aussi du greenwashing ? ( Bon après, ça ne me dérange pas plus que ça, car j'utilise déjà des crèmes de ce genre... )

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    1. Oui, Origins est le parfait exemple de greewashing à l'américaine. Ils ont quelques formules très naturelles, d'autres assez naturelles avec un pouième de silicone ou je ne sais quoi pour améliorer une texture par exemple (disons que c'est "acceptable" de parler naturalité dans ce cas, c'est par exemple le positionnement de certaines marques françaises comme Klorane), et d'autres complètements synthétiques avec du cyclopentosiloxane en 1er ingrédient et là c'est carrément abusé. En fait il n'y a pas de charte de formulation, tout est confus et du coup tu peux tomber sur des produits très naturels, te dire ok Origins est naturel, et ensuite acheter sans faire attention leur "A Perfect World" qui est sur base silicone.

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  7. Super article ! Malheureusement le greenwashing a de beaux jours devant lui... et on n'est pas aidé par la norme ISO 16128 dans laquelle les clients s'engouffrent...
    Concernant les claims, je suis moins optimiste que toi car le "technical paper" de la commission européenne restera une recommandation et donc ne sera pas "legally binding"... je pense que les marques vont continuer à alléguer "sans ..." à tout va (j'ai même vu un claim "sans perturbateur endocrinien"... alors là faudra qu'ils m'expliquent comment ils font !!!).
    Mais c'est vrai qu'en France les marques sont plutôt de bonne foi :-)

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    1. Oui c'est vrai, je n'ai pas pensé à en parler de cette norme. Je t'avoue que pour le moment je ne me suis pas penchée dessus, je sais que c'est la porte ouverte aux confusions alors que les labels actuels Bio, même s'ils étaient imparfaits, étaient au moins clairs et exigeants.
      Pour les "sans", ce n'est pas une véritable modification de la loi ? Il me semblait pourtant mais c'est vrai que dernièrement j'ai manqué un peu de temps pour tout vérifier, et comme tout change tout le temps.. -_-

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    2. Effectivement ça semble être des guidelines : https://knowledge.ulprospector.com/7603/pcc-eu-cosmetic-claims-updated-free-from-claims/.
      Mais pour être en contact via un client au quotdien avec la FEBEA, ils déconseillent déjà fortement la plupart des allégations "SANS", même s'il n'y en a qu'une sur l'emballage à visée vraiment informative (sans tel ingrédient connu - vraiment connu - pour avoir des effets indésirables / pas parabène ou silicone par ex). Donc a priori la plupart des entreprises affiliées suivront, d'autant plus que si elles continuent à faire n'importe quoi, c'est une réglementation plus stricte comme celle des allégations compléments alimentaires qui nous pend au nez et la on s'en mordra les doigts, imagine !! Les abus viendront probablement plus des petites boîtes mal informées ou qui tentent le tout pour le tout pour percer.

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    3. Si je peux apporter ma contribution sur les claims "sans" ...
      Il me semble qu'on est sur une mise à l'épreuve et la commission européenne prendra régulièrement la température. Si c'est trop n'importe quoi, on légifère. En revanche, et même en l'absence de texte "legally binding", un inspecteur de la dgccrf peut décider de sanctionner s'il juge l'allégation non conforme.
      Malheureusement beaucoup de marques usent et abusent de ce type de claims et je trouve que ça porte préjudice à tout le secteur.

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    4. Merci Wali pour les précisions.

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    5. Hello, comme d'hab j'arrive après la bataille mais je réponds quand même, je suis polie ;-)

      Oui en effet à ma connaissance le document restera séparé du règlement cosmétique européen ; en tous cas pour l'instant le doc a été publié et la première page indique :
      THIS DOCUMENT SHALL ONLY SERVE AS “TOOL” AND IS A COLLECTION OF BEST PRACTICE FOR THE CASE-BY-CASE APPLICATION OF UNION LEGISLATION BY THE MEMBER-STATES. IT IS FOR THE NATIONAL COMPETENT AUTHORITIES AND NATIONAL COURTS TO ASSESS ON A CASE-BY-CASE BASIS WHICH CLAIMS MADE IN RELATION TO COSMETIC PRODUCTS ARE ALLOWED.
      THE VIEWS EXPRESSED IN THIS DOCUMENT ARE NOT LEGALLY BINDING [...]
      Alors qu'au sein des assos professionnelles, on s'attendait à ce que ce soit une annexe du règlement.
      Et en effet les autorités compétentes nationales (ANSM et DGCCRF pour nous) peuvent sanctionner.

      Donc ça rejoint la précision donnée par Wali :-)

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    6. Marie Hélène Carret23 février 2018 à 21:22

      La norme 16128 (partie 1 & 2) n'a pas pour vocation de permettre la revendication bio du produit fini, elle n'est là que pour préciser le % d'ingrédients naturels ou ingrédients dérivés de naturels. Idem pour le % d'ingrédients bio ou dérivés de bio. Il s'agit bien de déterminer tout d'abord des indices qui vont servir ensuite dans les calculs de contenus avec les masses. "Calcul du contenu" est écrit en gros. Et ceci est clairement indiqué dans le paragraphe "domaine d'application". Même si des explications sont à apporter pour certains calculs, ces 2 parties que j'ai lues, et relues, sont plutôt pas mal. Je n'ai toujours pas compris pourquoi certains produits finis, dont je connais bien la fabrication, peuvent porter la mention bio, alors qu'il faut un pourcentage non négligeable de produits de synthèse pour leur fabrication...La désinformation, à propos de cette norme, portée par une certaine asso de bio devient un peu pénible :) et j'ai eu beau essayer de discuter avec la responsable com, ils restent rigides...

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    7. @Marie-Hélène le problème n'est-il pas plutôt dans la possibilité de revendiquer la naturalité d'un produit contenant une part non négligeable de silicones, par exemple, plus que la revendication Bio ?

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    8. @So
      Aïe, je me suis mal exprimée en centrant mon post sur le bio.
      Mais c’est la même chose pour la naturalité d’un PF.
      Je suis bien d’accord avec le début – juste le tout début - du dernier post FB d’une certaine asso de fabricants cosmétiques bio que j’adore; la norme est là pour qualifier. Oui, mais qualifier, caractériser, uniquement chacun des ingrédients en le considérant comme naturel, bio, dérivé de…, non naturel, non …. selon des définitions claires sur ce qu’est un ingrédient naturel, dérivé de naturel….
      Il y a bien respect des critères communs et il y a bien transparence par rapport aux consommateurs quant à la caractérisation naturelle (ou dérivé), minérale (ou dérivé), bio (ou…) des ingrédients.

      Cette norme a aussi l’avantage de distinguer par ex, naturel et dérivé de naturel. Certains labels se mélangent les pinceaux allégrement sur ce plan…

      Là où certains opposants sont encore dans l’erreur selon moi, la norme n’est pas là pour que l’on puisse revendiquer un PF de naturel. La norme n’est pas sur le PF. Il est rappelé aussi qu’elle ne traite pas des allégations sur les produits, mais qu’elle détermine un cadre pour calculer la contribution des ingrédients naturels, non….

      S’il y a dérives, j’espère que l’ARPP ou les fraudes rectifieront…

      Je pense sincèrement qu’à force de taper sur cette norme (je parle toujours de la désinformation de certains fabricants ou asso, et sûrement pas des conversations ici – je vous suis depuis un moment :) ) , les retombées seront négatives pour tout le monde.

      Quant à toute la famille de silicones (que je n’apprécie pas), en faisant un calcul à la louche pour une crème : mettons 20% ou 30% de silicone (toutes formes confondues) -> d’après la norme, son indice est 0 en naturel [la norme version sept 2017 précise que même si le gros des ingrédients est composé de réactifs naturels-minéraux, les polymères résultants – ici mélange à partir du silicium - seront considérés comme non naturel car ils ne se forment pas dans la nature]
      => les calculs pour déterminer les % d’ingrédients naturels dans le PF atteindront au maximum 80 ou 70%. Par exemple, dans le meilleur des cas, ce PF contient 80% ou 70% de naturel, et c’est tout. La norme ne précise pas de seuil au-delà duquel on peut revendiquer tout le PF comme naturel, parce-que elle n’est pas axée sur le PF et que ce n’est pas son but.
      En aucun cas, un PF contenant même 1% de silicone ne pourra « se revendiquer » naturel.
      Sinon, tromperie !

      Ensuite, la norme n’est pas là, non plus, pour se substituer à la 1223/2009, ni aux reco du SCCS, de Cosmetics Europe… Elle n’a pas pour objectif de rentrer dans les débats sur les substances qui s’avéreraient dangereuses pour l’homme et/ou l’environnement, compte tenu d’études qui viennent d’être publiées, et qui doivent être corroborées, ou du principe de précaution. Cela, c’est l’affaire des labels bio avec leurs cahiers des charges, oui, mais pas de la norme.

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    9. Bon je m'y pencherai quand j'aurai un peu plus de temps. J'avoue que je suis un peu paumée, là. -_-
      Merci en tous cas pour ton avis, ça me fait plaisir quand de vrais pros rebondissent là où je sèche un peu.

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  8. totalement d'accord avec toi, c'est toujours un moment embarrassant quand tu as l'air d'apprendre au mec ou à la fille qui représente la marque que son produit n'est pas du tout green, tu ne sais jamais si tu lui apprends VRAIMENT ou si il/elle te prend pour une conne... (dans les deux cas c'est pathétique)

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  9. Toujours passionnant. Je n'achète aucun produit que ce soit beauté ou alimentaire sans regarder la compo.
    Si vous êtes utilisatrice de l'ANR, regardez la nouvelle compo.... Il n'y avait pas de silicone maintenant il est en 1er....
    C'est quand même dommage d'être obligée de se méfier comme cela !

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    1. L'ANR ? Qu'est-ce que c'est ?
      S'ils reviennent aux silicones après les avoir éliminer, c'est très étrange... C'est que la nouvelle formule devait être très déceptive niveau efficacité ?

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    2. C'est l'Advanced Night Repair d'Estee Lauder ;-)

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    3. Ah oui, bon, Estée Lauder se passer de silicone ce n'est pas pour demain je pense. De toutes façon la majorité de leur clientèle s'en fiche certainement !

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  10. Hello !
    Merci pour cette superbe revue que j'ai trouvé vraiment très interessante ! Pour ma part j'ai opté pour une routine naturelle et cruelty free, j'essaie donc de faire très attention à mes achats mais pour le côté naturel du maquillage j'ai encore beaucoup de mal. J'ai banni les marques que tu cites de ma salle de bain il y a un long moment, mais même si on sait que c'est du green washing beaucoup y croient encore notamment avec les influenceuses. Beaucoup de personnes dans mon entourage me disent unetelle a dit ça c'est génial et naturel mais quand tu regardes la compo tu as les yeux qui piquent ! ^^ Du coup je compte bien me méfier encore plus ;) Bizoux

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    1. Cruelty free, en Europe, c'est acté depuis longtemps. 2004 pour les produits finis (2009/13 pour les ingrédients mais ce sont très rarement les marques qui les testaient vue que l'immense majorité des ingrdients est développée par des labos indépendants, quoiqu''en dise le marketing - on peut inventer un nom et le déposer en faisant croire que c'est une molécule maison alors que non : relire ça : http://demaquillages.blogspot.fr/2014/12/que-veulent-dire-les-signes-et.html).

      Oui certaines influenceuses ne font pas du tout attention ou s'en fichent (elles ont le droit - surtout les plus jeunes adeptes du makeup car du makeup sans silicone, c'est pas encore gagnée), mais du coup elle peuvent contribuer à une certaine désinformation. A l'inverse il y a les green warriors qui n'ont pas toujours le recul et les connaissances nécessaires et se font avoir à l'inverse avec du synthetic bashing parfois erroné. On n'est pas sortis de l'auberge !!! ^^
      Ta démarche est la bonne en tous cas : se renseigner, garder l'esprit critique quitte à se tromper de temps en temps, et rester droit dans ses bottes par rapport ses convictions.

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  11. Merci de dire ces choses.
    J'espère que ça influencera plein de consomacteurs·actrices ;)

    Et j'ajoute deux petites expériences perso.

    • Pour Noël j'ai eu un joli panier de produits Lush. Ma belle sœur, toute fière de me les offrir, m'a dit texto "comme je sais que tu n'utilises que des produits bio...". Elle était persuadée que Lush c'était bio.
    C'était tellement attentionnée de sa part...
    Pour celleux qui savent pas, oui, Lush utilise des ingrédients naturels mais presque autant que pétrochimiques, et pas du léger léger, et souvent en quantité, et aucun produit Lush n'est certifié bio, AUCUN !

    • En déplacement je demande à une pharmacienne un dentifrice bio. Elle me dégaine un dentifrice "aux plantes"... Tout ce qu'il y a de plus conventionnel ! Oui une pharmacienne peut confondre la certification bio avec une jolie illustration de plantes...

    Donc merci encore !
    Un jour on nous prendra peut-être un peu moins pour des nouilles...

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    1. Oh allez, Lush c'est pas trop mal niveau naturalité ! C'est sûr qu'ils en font un peu des caisses sur le sujet et ça ne m'tonne pas que ta belle soeur ait pensé que c'était Bio mais globalement ça va, non ? :) (à propos de Lush, je t'invite à lire cet article que j'avais écrit il y a quelques années http://demaquillages.blogspot.fr/2013/01/cher-lush.html)

      Par contre la pharmacienne qui te sort un truc "aux plantes" pas bio alors que tu demandes du Bio, euh....... No comment.

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  12. Coucou, super article. J'ai testé l'application Inci beauty, elle analyse les composants des cosmétiques et c'est hallucinant tout les produits chimiques qu'il y mette.
    Du coup j'ai décidé de passé aux produits de beauté bio, ceux avec une bonne composition.

    Bisous :)

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    1. Merci !
      J'avoue que je ne suis personnellement pas convaincue par ces applications qui "analysent" les ingrédients cosmétiques, qui certes ont le mérite d'exister mais qui ne sont pas toujours très objectives, jamais nuancées, souvent très anxiogènes et parfois lancées par des activistes du Bio pas toujours très objectifs voire des personnes qui ont un réel intérêt derrière (créateur de marque bio par exemple). Mais ton commentaire est le bienvenue, il me donne envie de faire un article sur le sujet du coup donc MERCI ! :)

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  13. J'adore ce type d'articles (tu dois t'en douter)(même si j'ai mis plusieurs jours à venir le lire - j'ai plus l'habitude que tu publies autant ;) ).
    J'essaye de décrypter les étiquettes même si ce n'est pas facile (c'est pas du touuuuut mon métier à savoir l'informatique et les pneus :p ), surtout achetant souvent des produits dit "naturels" (d'ailleurs vraiment passionnante votre conversation de gens qui s'y connaissent au dessus !!!) savoir ce qui a vraiment le droit d'être qualité de naturel ou pas, savoir si on se moque de nous ou pas, c'est pas simple !

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    1. Haha oui, comment je me rattrape en quantité d'articles, là. :)

      Parfois certains sujets sont TELLEMENT complexes que c'est impossible de s'y retrouver même chez les consommateurs avertis comme vous. Et ça change tellement vite que même moi je m'y perds si je ne m'y penche pas sérieusement avec parallèlement plusieurs avis de pros pour avoir un avis bien objectif (cf justement l'histoire des allégations "sans" ci-dessus, je n'étais pas encore tout à fait au point...).

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