jeudi 1 octobre 2009

METIER : CHEF DE PRODUIT CHEZ SEPHORA

Si vous rêvez de faire du marketing dans l’univers de la beauté, votre 1er objectif sera de décrocher un poste de chef de produit. Mais savez-vous exactement en quoi consiste cette fonction ? Mon amie Véronique Hayes, chef de produit chez Sephora+, vous éclaire sur son métier...

Peux-tu d’abord nous parler de Sephora ?
Sephora a été la première enseigne, il y a quelques années, à proposer des marques exclusives. Le concept a été maintenant largement repris par les autres, et Sephora propose aujourd’hui sa propre marque, Sephora+.
Sephora+ a été pensée comme une ligne haut de gamme, tout en ayant le meilleur rapport qualité / prix du magasin. Elle doit rendre la beauté accessible. La ligne se divise en 3 axes : maquillage, accessoires et soin. Je m’occupe des gammes de soin Face et Body, lancées en 2006, Sun, Powermask et Skin Beauty.

En quoi consiste ton métier au quotidien ? Quelles sont les interactions avec les autres services marketing ?
En tant que chef de produit, mon rôle est de concevoir le produit, mais pas de m’occuper de la communication, car chez Sephora, marketings produit et opérationnel sont gérés par des personnes différentes.
Je commence par créer un concept autour d’une idée, puis si ce concept est validé, je briefe l’équipe projet qui va aller sourcer des packagings, des textures, des parfums... L’équipe est constituée d’un chef de produit, d’un chef projet développement, d’un responsable qualité, d’un chargé d’études règlementaire, d’un graphique designer et d’une personne en charge de la logistique. Il me soumettent des propositions, que nous retravaillons ensemble, jusqu’à ce que le résultat convienne à tous.
Lorsque le produit est créé, l’équipe marketing opérationnel réfléchit à comment le mettre en avant en magasin et optimiser ses ventes : animations, têtes de gondole, challenges entre les boutiques… Nous ne faisons pas de communication de masse sur Sephora+, nos conseillers de vente sont donc nos meilleurs ambassadeurs : s’ils sont séduits, c’est gagné, ils vont orienter les clients vers nos produits. C’est pourquoi nous avons également un service formation important.
Je travaille aussi avec le service merchandising de l’enseigne, qui, contrairement à ce que l’on pourrait croire, ne me privilégie pas parce que je m’occupe de produits Sephora+. Sephora est comme un client, et je suis en concurrence avec les autres marques : je dois véritablement convaincre l’équipe de me donner plus de place en linéaire, par exemple.
Une autre grosse partie de mon travail est de suivre et analyser les évolutions des ventes de ma gamme, et de faire des recommandations si les résultats ne sont pas aussi bons que nous l’aurions souhaité. On essaye de comprendre ce qui ne marche pas (visibilité, compréhension du concept, qualité perçue…), surtout si le produit a un véritable potentiel, et on met en place des solutions adaptées pour rebooster les ventes.

Comment faites-vous pour vous différencier ?
Il règne chez Sephora une effervescence continuelle, ce qui fait notre force. On nous encourage sans arrêt, on nous parle toujours d’innovation, de créativité : cela fait partie intégrante de la culture d’entreprise. Quand on identifie une opportunité intéressante, on peut rapidement la transformer en produit, en moins d’un an. Nous avons par exemple développé de cette manière les Nail Patches, qui ont fait un véritable carton.
Nous travaillons main dans la main avec nos fournisseurs, sources d’idées, et nous restons très ouverts sur ce qu’il se passe dans d’autres secteurs : mode, architecture, sport, design… Nous observons également beaucoup le mass market, car les produits y sont de plus en plus qualitatifs et innovants.
Nous essayons de faciliter la vie des clients, de les étonner, en leur proposant des produits différents, comme notre super Double Gommage Intelligent avec 2 textures dans le même pot : une pour les zones sensibles du visage, l’autre pour la zone T.
Le dernier produit dont nous sommes très fiers est la palette de maquillage de Fred Farrugia, issue de notre collaboration avec d’une part cet ancien maquilleur de Lancôme, très pro, et d’autre part Ora-Ito, le designer le plus en vue aujourd’hui.

Quel est le profil-type d’une consommatrice Sephora+ ?
Une étude que nous avons menée montre que d’une manière générale, la cliente est de plus en plus zappeuse : elle alterne crème très haut de gamme (Guerlain par exemple) et soin plus accessible, comme une crème Sephora+. Surtout pour les produits simples comme les démaquillants, moins impliquants. Et comme nous proposons des produits innovants à petit prix, ces clientes sont très friandes de Sephora+…

www.sephora.fr

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9 commentaires:

  1. Sympa cette interview. Ça a l'air intéressant comme métier :) !

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  2. Oui, c'est vrai que c'est intéressant comme métier, je l'ai fait pendant 3 ans pour une compagnie de cosmétiques canadienne, mais il ne faut pas oublier qu'une grosse partie du travail consiste à analyser des chiffres et à faire des rapports. On est porté à ne voir que le côté créatif, mais il y a toute la portion analyse et prévisions de ventes à côté qu'il faut considérer avant de se lancer là-dedans...

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    1. Et justement ça ressemble à quoi toutes ces analyses et prévisions ?

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  3. Merci de m'avoir éclairée à ce sujet, c'est un mlétier qui m'intéresse. J'ai regardé tes autres interviews et je les trouve très instructives pour mieux découvrir l'industrie cosmétique. Merci encore !

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  4. Merci pour cette interview très intéressante. C'est le poste que j'espère décrocher après mon 2ème stage dans le secteur et des années de passion... fingers crossed ^^

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  5. Mais quelles études faut-il faire pour ce métier ??

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  6. Quel études faut-il faire pour ce métier ?

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  7. @ Anonyme : une école de commerce idéalement (ESSEC, ESC...) ou alors comme Véronique, quand tu veux intégrer un secteur qui fait la part belle aux sciences (comme la biologie pour la cosmétique), faire des études scientifiques (Véro a fait l'Ecole de Biolgie Industrielle, comme moi) puis éventuellement compléter par un Master en marketing (Véro a fait un Master à l'ESSEC).

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  8. Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

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