vendredi 1 juin 2018

1968-2018 : DIPTYQUE A 50 ANS !

Il y a quelques mois, j'ai été conviée à une journée presse de la marque Diptyque, qui nous présentait ses nouvelles fragrances (la 36ème et la 37ème), directement inspirées de leur toute première née en 1968. 

1968. Oui, Diptyque a 50 ans. Je pensais qu'elle était plutôt née dans les années 80, moi - pas vous ?

 
La scénographie de cette journée presse m'a marquée : au milieu d'un mobilier esprit 60's, de pancartes à slogans "révolutionnaires", de reportages TV de l'ORTF, d'affiches d'un concert de Janis Joplin ou de la comédie musicale Hair..., l'Histoire de Diptyque : le 1er flacon, et tout le reste que j'ai oublié car tout cela a eu lieu il y a plus de 6 mois 😅. Ce que j'ai retenu, c'est que cette présentation était vraiment bien foutue, une vraie réussite. Et ça m'a donné une nouvelle vision de la marque, comme si jusque là je ne la voyais qu'en 2D.

J'ai notamment appris que les 3 co-créateurs étaient des artistes. Pas vraiment soixante-huitards pour le coup, peut-être un peu trop bourgeois pour cela. Mais de véritables révolutionnaires dans leur genre, qui ont créé d'abord une sorte de concept store avant l'heure (ou de cabinet de curiosités revisité), et inventé une nouvelle façon, très artistique, de créer des parfums.


Je vous copie-colle un joli texte de la genèse de Diptyque en pleine révolution que j'ai trouvé dans le dossier de presse :

"De la révolution...
À Paris, au début des années soixante : on roule en Dauphine ou en
DS19, neuf Français sur dix n’ont pas le téléphone ni un sur deux
de télévision ; le train met sept heures pour atteindre Marseille ; la
jeunesse rebelle est divisée en deux : d’un côté les rêveurs qui vont
jusqu’à Goa en stop, de l’autre les énervés qui seront bientôt en colère.
Toutefois dans le même temps, trois heureux artistes tiennent
commerce d’angle au 34 du boulevard Saint-Germain. Ils s’appellent
Desmond (Knox-Leet), Christiane (Gautrot), Yves (Coueslant), sont
peintre, architecte d’intérieur, décorateur de théâtre et fomentent
pareillement le grand renversement.

Dans ce bazar chic, concept store avant la lettre, qu’ils ont ouvert
au début de la décennie, on découvre des choses très désirables, très
introuvables. Lanternes magiques, jouets précieux, belles faïences et
jolis cahiers. Quelques produits home made aussi, tissus imprimés
et premières bougies (Aubépine, Thé, Cannelle, dès 1963) et, sous
l’influence de Desmond - sujet britannique -, des sent-bon anglais,
colognes au lilas, muguet, seringa, et diverses frictions exotiques type
bay rhum, ignorés au sud du Channel. Puisqu’elle a deux vitrines et
eux quelque vocabulaire, la boutique s’appelle diptyque.
Au printemps de 68, il y a donc pile 50 ans, deux événements agitèrent
le quartier. Le premier, connu de tous, comporta barricades, jets de
pavés et interdiction d’interdire. Il s’agissait de réinventer le monde.

L’autre, plus silencieux, fut la naissance d’une fragrance singulière,
tribulation d’épices et souvenance de pomander médiéval (roses
anciennes, cannelle, orange, clou de girofle) imaginée par Desmond,
désormais «nez » autoproclamé de la Maison, et laconiquement
baptisée L’Eau. Il s’agissait de réinventer un art.
Premier parfum de niche, premier parfum non assigné à un genre,
premier parfum d’auteur, L’Eau se distingue également par deux
canons qui vont devenir indissociables de la marque : les vocables
contenant une sonorité en O (Oponé, Tam Dao, Ofrésia, Eau des Sens,
Olène, etc...) et «l’accident olfactif», c’est-à-dire une note inattendue
(rapprochement, rupture ou point d’exclamation), l’inopiné que l’on
n’aurait pas senti venir... L’Eau, d’où tout découle."


Ce que ne précise pas cette petite présentation est que le premier parfum est né d'une performance artistique de Desmond Knox-Leet, qui a voulu mettre en odeurs, à l'aide d'un parfumeur, un tableau qu'il avait lui-même peint. 

Depuis, le processus de création des parfums Diptyque est resté sur la même lignée : faire appel à un illustrateur assez tôt dans le développement pour qu'il travaille main dans la main avec le Nez. Ainsi, fragrance et étiquette du flacon sont intimement liées.


En 2018, pour fêter dignement ses 50 balais, Diptyque sort 2 eaux de parfum inspirées de "L'Eau" de 1968 : "Tempo", ou comment moderniser la note patchouli très hippie, et "Fleur de Peau", un musc raffiné absolument pas banal, mon préféré.


De magnifiques illustrations accompagnent ces 2 fragrances : sur les étiquettes des flacons, mais aussi en reproduction XL que nous avons eu la chance de pouvoir ramener chez nous après la journée presse (elles sont vraiment très belles - reste plus à leur trouver une place... ou les offrir ?).


Vous connaissiez tout cet historique de Diptyque ?

Tempo, Eau de Parfum, 75 ml - 125 €
Fleur de Peau, Eau de Parfum, 75 ml - 125 €
https://www.diptyqueparis.fr/

Rendez-vous sur Hellocoton !

7 commentaires:

  1. Je t'avoue que je n'ai jamais rien acheté dans cette marque, qui s'adresse quand même à des gens aisés. Leurs bougies me font rêver, mais je n'ai pas encore sauté le pas. J'aime beaucoup leur univers en tout cas.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui ce n'est pas donné et évidemment moi j'ai la chance qu'ils m'offrent de temps en temps des nouveautés, du coup je peux confirmer que c'est de la bonne came, belle qualité, jolis objets, fragrances subtiles !

      Supprimer
  2. J'ai découvert cette marque il y a pas mal d'années. ...je suis une fan de l'odeur leur Lait Frais pour le corps...et forcément de L'eau des Sens. ..
    Ça fait partie des marques de luxe que j'aime pour un beau cadeau

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui tu es sûre de ne pas te planter pour un cadeau avec Diptyque.

      Supprimer
  3. C'est super intéressant comme article ! Je voyais vraiment ça comme une marque très bourge mais ce n'était pas le cas à la base (enfin un peu quand même hein). J'aime beaucoup cet aspect "parfum d'illustration" (il me semble qu'Hélène de mon blog de fille en avait déjà parlé dans un article).
    Je n'ai jamais rien acheté de chez eux pourtant de ce que j'ai pu sentir les parfums (au moins des bougies) me plairaient car pas "tape à l'oeil" ou trop sucré comme les bougies moins chères !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ouais un peu bourge quand même au départ, clairement c'étaient des artistes privilégiés - mais du coup ça a peut-être eu du bon dans le raffinement des produits (cliché mais probablement vrai ;)).

      Supprimer
  4. En 1968 la Dauphine on en voyait moins quand même. Je suis née en 1960 et je n'i jamais connu personne qui n'avait pas le téléphone (à part ma grand-mère, têtue comme une bourrique corse qui ne l'a eu qu'à 80 ans !). ça devait être ça le décalage Paris-province

    RépondreSupprimer