mercredi 10 novembre 2010

TOUT CE QUE VOUS AVEZ TOUJOURS VOULU SAVOIR SUR LA TOXICO DES COSMÉTOS #2

Après avoir traité de quelques « généralités » sur la toxicité des cosmétiques ici, Stéphane Pirnay, expert toxicologue indépendant au sein du cabinet Expertox, membre des groupes de travail à l'AFSSAPS et à la Commission Européenne, nous donne son avis sur la toxicité (réelle ou imaginaire) des molécules sujettes à polémique : parabènes, silicones, huiles minérales, PEG, sels d’aluminium, phenoxyethanol, SLS, toluène, formaldéhyde… Quelques surprises vous attendent !

 
LES PARABÈNES

"Les conservateurs sont toxiques par définition, puisqu’ils tuent ou limitent les micro-organismes. Mais il est absolument nécessaire de s’en servir en cosmétique, à petites doses, pour limiter les risques de contaminations bactériennes potentiellement dangereuses.

Concernant les parabènes (parabens), il n’y a pas réellement de polémique. Tous les scientifiques sont d’accord pour dire que ce sont de très bons conservateurs, sûrs d'utilisation, pour lesquels on a un recul de 50 ans.

Ils sont extrêmement réglementés par la législation actuelle : toutes les formes de parabènes ne sont pas autorisées et pour celles autorisées, leur dose maximale d'utilisation est de 0,4% pour un parabène seul et de 0,8% dans le cas d'un mélange de parabènes.

Le « sans parabène » est donc un argument marketing. Il montre la puissance du consommateur (et de certains lobbies ?) sur le fabricant.

La polémique sur les parabènes a commencé suite à la publication en 2004 des résultats d’une (seule) étude qui aurait fait état d’un lien possible entre l’utilisation de cosmétiques contenant des parabènes et la présence de parabènes dans des tumeurs du sein. Mais cette étude a été réalisée dans un certain contexte et ses résultats ne sont pas généralisables, loin de là !!! Rien n’est en réalité démontré à ce jour.

Les parabènes pourraient cependant avoir un effet oestrogénique à haute dose, c’est pour cela que leur dose est rigoureusement limitée dans les cosmétiques – sachant qu’ils sont très efficaces à très petites concentrations. Quoiqu’il en soit, ils sont beaucoup moins oestrogéniques que la pilule contraceptive, par exemple…

Par ailleurs, on parle des parabènes dans l’industrie cosmétique, n’oublions pas qu’ils sont également largement employés dans les industries pharmaceutiques et alimentaires, par voie orale voire intraveineuse. En cosmétique, la peau est une barrière naturelle à la pénétration des substances…

Le remplacement des parabènes dans un produit n’est pas anodin car ils limitent très efficacement la prolifération de germes. Il est absurde de les retirer pour mettre à la place d'autres substances, qui sont soit au moins autant toxiques (par exemple, les sorbates sont vraiment allergisant et l’alcool qui présente de nombreux effets secondaires), soit moins efficaces (avec risque de prolifération bactérienne à la clé).

Le danger dans ce cas-là est de décaler le risque : risque toxicologique quasi nul > risque biologique inquiétant."


 
LE PHENOXYETHANOL

"C’est un très bon conservateur et en ce sens son cas est un peu semblable à celui des parabènes. Il est légiféré et autorisé jusqu'à 1% dans les cosmétiques.

Il présente une certaine neurotoxicité, mais le cas ne s’est avéré que dans des conditions très particulières : par exemple, chez des ouvriers qui anesthésiaient des poissons avec du phenoxyethanol, à raison de ½ litre par jour, sans masque, ni gant. L’exposition pour une consommatrice de produits cosmétiques n’est évidemment pas la même.

On se retrouve ici dans un cas similaire à celui de l’alcool, qui est relativement inoffensif dans un produit cosmétique mais peut provoquer à forte dose des effets secondaire, par exemple des irritations ou des vertiges."


LES SILICONES

"Je suis étonné par cet engouement de vos lectrices pour cette question, parce que sur un plan toxicologique, les silicones ont toujours démontré une innocuité certaine. Je pense que cet intérêt vient du fait qu’on les retrouve dans tous types d’industries : papier, encre, plastique...

Le problème pour les silicones est plus au niveau de la pollution atmosphérique et environnementale par bioaccumulation, car ils se dégradent mal.
Ils sont par ailleurs très peu allergisants. J'ai trouvé deux cas d'allergie publiés : un chez une femme qui avait un implant mammaire siliconé et un chez un enfant atteint d’une maladie grave qui avait été intubé avec un tuyau siliconé. Rien de lié aux produits cosmétiques à ce jour.

Quant au fait que les silicones « étouffent le cheveu », sur un plan scientifique, ça ne veut rien dire. Ils interagissent avec le cheveu pour le gainer, mais ils ne l’étouffent pas. [NDLR : la fibre capillaire est de toute façon déjà morte, seul le bulbe, dans le cuir chevelu, est vivant].

Et c’est la même chose pour les silicones contenus dans les produits de maquillage et de soin."


LES PEG

"Les PEG (polyéthylènes glycols) sont des solvants qui permettent de disperser de manière homogène certains ingrédients au sein d’une formule.

Ils sont faciles à reconnaitre dans une liste d’ingrédients (INCI) : ce sont les substances avec l’abréviation PEG- suivie d’un nombre qui correspond à la longueur de leur chaine.

Les PEG sont assez anodins. On les connait depuis très longtemps et on les retrouve même dans le milieu médical. Ils sont administrés à des patients lors d’études cliniques comme « témoin négatif » [NDLR = une substance utilisée comme placebo à cause de son inaction et son innocuité totales]. Ce sont également eux qui constituent les solutions de lavements de l’estomac [NDLR : !!!]."


LES HUILES MINÉRALES  


"La paraffine (appelée également vaseline) est un dérivé pétrochimique inerte. Les contrôles de fabrication sont très poussés sur ce type d’huiles, elles sont toujours d’une grande pureté. Comme toutes les matières premières, elles font l’objet pour chaque lot d’analyses physico-chimiques et sont livrées avec une fiche de données de sécurité.

Dans ces conditions de contrôle de pureté et d’origine, les huiles minérales sont inertes pour l’organisme, mais sont toutefois mauvaises pour la planète, puisque issues du pétrole."


LES SOLVANTS DES VERNIS A ONGLES

"Dans le cas des vernis, il y a des solvants dont la toxicité notoire est avérée, et certains sont même interdits.

Il faut différencier les solvants qui font partie intégrante de la formule du vernis et ceux qui ont servi lors du procédé de fabrication puis qui ont été éliminés (présents parfois sous forme de traces dans le produit fini). A l’heure actuelle, la présence de solvants dans le procédé de fabrication est encore obligatoire pour obtenir un vernis qualitatif. Un solvant interdit par la législation cosmétique peut être toléré si le fabricant prouve qu'il ne se retrouve qu’à l'état de traces dans le vernis.

Dans tous les cas, on fait en sorte que leur utilisation soit réduite au maximum car on sait que ce sont des toxiques carcinogènes et mutagènes. Ce sont par ailleurs des composés très volatiles toxiques pour les poumons et les yeux, c’est pour cela qu’il sont autorisés sur les ongles et pas sur la peau, et qu’il y a toujours des mentions obligatoire : ne pas avaler / ne pas inhaler.

Dans la règlementation européenne, le toluène et le formaldéhyde sont autorisés sous strictes conditions, uniquement sur les ongles, pas sur la peau et les muqueuses. Le DBP (dibutyl phtalate) est totalement interdit."


LES SLS (tensioactifs sulfatés)


"Les SLS (sodium laureth sulfate ou sodium lauryl sulfate) sont des tensioactifs anioniques. On les retrouve dans les produits d’hygiène (shampooing, gel douche) et leur rôle est de nettoyer la peau et les cheveux par une action « détergente », avec un pouvoir moussant important.

Tous les composés anioniques (= chargés négativement) sont agressifs et desséchants. Ces effets sont avérés depuis longtemps. Mais le consommateur veut que ça mousse, il aime cette sensation et a l’impression que si ça ne mousse pas, ça lave mal - ce qui est faux. Les tensioactifs anioniques sont donc encore intégrés dans les produits moussants juste pour apporter du plaisir à l’usage.

Il existe d'autres tensioactifs tout aussi efficaces, moins moussants, mais mieux tolérés par la peau, les muqueuse et les cheveux : les cationiques (chargés positivement), les non ioniques (non chargés) et les amphotères (chargés à la fois positivement et négativement). Quelques exemples que vous retrouverez dans les liste INCI : ceteth, cocamido propylbetaine, lipoaminoacides, sorbitan stearate...."


LES SELS D'ALUMINIUM


"Pour les sels d’alu, la toxicité est surtout une question d’alliage (combinaison des éléments chimiques entre eux) et de taille de particules (pénétration).

Ceux autorisés en cosmétique sont règlementés et inoffensifs aux doses autorisées.
[NDLR : je vous invite à (re)lire ici un billet que j’avais écrit à ce sujet qui met hors de cause les sels d’aluminium] "

 
Cabinet EXPERTOX :
14 rue Godefroy Cavaignac
75011 Paris
01 43 67 85 03




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39 commentaires:

  1. Merci à Stéphane Pirnay pour ce topo très instructif sur la toxico des cosmétos.

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  2. Génial cet article! On lit tellement tout et n'importe quoi, que ça fait du bien de lire un article qui explique les choses clairement et de manières argumentées. En gros si je comprends bien dans la mesure ou un composant est autorisé (dans un pays réglementé comme la France) c'est qu'il n'est pas toxique (en tout cas si on respecte les doses d'utilisation)..

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  3. les réponses me font bondir, je ne peux pas prendre pour argent comptant ce que dit cet expert. Quelques points discutables : puisqu'il n'y a qu'une seule étude mettant en cause les parabens, pourquoi l'industrie cosmétique, (elle en a les moyens financiers) ne finance t-elle pas une étude pour les innocenter ??? D'autre part, pourquoi dire que les huiles minérales sont inertes pour l'organisme ? Quand elles sont ingérées, elles empêchent la synthèse de certaines vitamines dans la paroi intestinale, pourquoi en serait-il autrement sur la peau ? Cet expert ne fait que réciter la législation actuelle qui est pas mal mais qui pourrait être améliorée sur des points nouveaux (la science sert à ça !) , ce serait bien de confronter le point de vue d'un scientifique de l'autre bord (un bio par ex) pour pouvoir se faire une idée plus précise !!!!

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    1. La synthèse de vitamines par le corps ou par la peau... Qu'est ce qu'il ne faut pas entendre (ou lire) parfois!! Visiblement vous n'y connaissez rien en biologie, vous croyez juste ce que vous lisez en le prenant pour argent comptant justement.

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    2. Je pense que Anonyme voulait dire le "passage" de certaines vitamines via la paroi intestinale. La biologie est une science complexe, on ne peut pas en vouloir aux consommateurs d'être parfois naïfs à ce sujet ou faire des confusions ou des raccourcis un peu rapides. :)

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    3. Personnellement rien que l'argument écologique vaut la peine de se passer de ces trucs :) pour ce qui est des silicones j'ai fais des années avec = cheveux pourris qui graissais vite et stagnait au niveau de la pousse puisque qu'ils étaient trop abîmés et cassaient, ca fait deux ans que je m'en passe et même ma coiffeuse hallucine sur la différence. Moi je me fie à mes tests à moi :)

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  4. Tu te doutes bien à quel point ce genre d'article me met en joie. Je ne nie pas qu'il y a des choses qui peuvent être améliorée dans les cosmétiques comme ailleurs mais un peu de remise à plat ça peut pas faire de mal de temps en temps hein. En gros merci! ^^

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  5. @ Marie Working Girl : oui et non. Car la toxicologie n'est pas une science exacte. Mais heureusement, on n'en est plus au temps des scandales de l'amiante ou du Distilbène, qui ont continu à être autorisés des années après que leur toxicité se soit avérée.

    @ Anonyme : je vais transférer ta question à Stéphane Pirnay mais je vais y réponder partiellement avec mes connaissances à moi (qui sont bien moindres, j'espère que je ne vais pas dire de bêtises).
    Oui, ce serait une bonne idée d'aller interroger un scientifique "de l'autre bord", même si je doute qu'il y en ait réellement, et que je ne peux pas aller voir les marques bio qui elles ne seraient probablement pas objectives. J'en connais, des scientifiques et créateurs de marques bio, et en off, ils admettent toujours que par ex, les parabènes, ils n'ont rien contre. Ce qui les embête plus, ce sont les substances mauvaises pour l'environnement (huiles minérales, silicones, PEG...), des substances qui sont, encore une fois pour celles que je viens de citer, inertes "toxilogiquement" parlant sur le corps humain.
    Concernant ta question sur les huiles minérales, je t'invite à aller relire l'article précédent sur les généralités toxicologiques. Tu verras que tout élément est toxique, ça dépend de sa dose, sa durée d'exposition, sa zone d'exposition (la peau est une barrière naturelle par ex - c'est souvent moins grave de toucher une substance que de l'ingérer), la cible (enfant, chien, mouche...)...
    Ensuite, si tu ingères de l'huile minérale, je veux bien imaginer que en quelques sortes elle tapisse les parois de l'intestin et limite l'absorption de certaines vitamines. Mais 1/ il ne s'agit pas là de "d'effet toxique" au sens propre du terme car l'huile reste totalement inerte et "n'attaque" pas les parois de l'intestin, à haute dose, c'est autre chose, et 2/ il y a des km de microvillosités dans l'intestin donc il faudrait vraiment en avaler à haute dose, de l'huile minérale (ce qui est peu probable, quand même)!!!
    En tous cas, je suis d'accord avec toi, la science est là pour faire progresser la législation et espérons qu'elle ne passe pas à côté des substances trop toxiques...

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  6. Pour les sels d'aluminium, je pense que le vrai problème est leur toxicité au niveau du cerveau et de leur "participation" à la maladie d'Alzheimer.Ils s'agglomèrent et sont trés néfastes. Mais bien sûr, il faudrait éliminer l'aluminium de toute notre vie !
    Mon mèdecin, par exemple me dit que jamais il ne boira du café sorti d'une machine " Ex...o"

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  7. Encore une fois super intéressant !
    Pour travailler dans un domaine, certes éloigné, mais soumis à de nombreuses controverses concernant là aussi l'utilisation de certaines substances chimiques je suis toujours étonnée de certaines idées reçues et autres rumeurs bien souvent propagées par la presse (pas forcément spécialisée) et les fausses croyances des gens.
    Toute substance est potentiellement dangereuse, c'est l'utilisation que l'on en fait qui change tout !
    Merci, vraiment, pour cet article :)

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  8. @ Anonyme : ouhla, t'es sûr(e) ? Ça dépasse mes compétences, là, je vais demander au toxicologue.

    @ Jube : ça fait bien longtemps que je voulais faire cette interview, pour les raisons que tu cites (ce qui ce dit dans la profession vs ce qui se dit dans le grand public).

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  9. Merci beaucoup pour l'article qui est très intéressant, comme tous les autres d'ailleurs!
    Par contre je sors enfin de mon mutisme, ne pouvant pas m'empêcher de (me) poser la question suivante: il a été prouvé que certaines substances ne sont pas toxiques pour l'homme à faible dose...soit...mais a-t-on déjà conduit la moindre étude sur des personnes utilisant des dizaines de produits d'hygiène et cosmétiques tous les jours tout au long de leur vie? Par exemple, un seul produit contenant moins de 0,8% de parabens n'est pas dangereux pour la santé; mais que se passe-t-il lorsque le consommateur se tartine de cinq ou six produits de composition similaire matin et soir pendant 75+ ans? J'ai du mal à imaginer qu'une telle étude existe vu qu'ils ne sont utilisés que depuis les années 50...! (Et je prends l'exemple des parabens mais ma questions reste valable pour toutes les autres molécules citées.)

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  10. @ Lalala : merci de sortir de ton mutisme :), et tu poses là une très très bonne question à laquelle je vais laisser répondre Stéphane Pirnay. ;) RV dans quelques jours, je pense écrire un billet complémentaire suite à vos dernières questions.

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  11. merci pour cet article très instructifs! personellement je ne me suis jamais vraiment posé la question sur les parabènes et il est vrai que si on les retire il faut savoir aussi par quoi les remplacer....
    quant au silicones j'avais déjà que sur le cheveux à proprement parler cela n'avait pas d'effet négatifs mais beaucoup de coiffeurs conseillent à des clientes d'arreter les silicones parce qu'ensuite les masques et les colorations "glissent" sur le cheveux...
    de plus quels peuvent être les effets des silicones sur le cuir chevelu? est ce qu'ils restent longtemps dessus? est ce qu'ils partent dès le shampoings?
    sinon je trouve que c'est une super idée cet article merci beaucoup!

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  12. @ Scollywogs : Effectivement, les silicones imperméabilisent partiellement et temporairement le cheveu (jusqu'au prochain shampooing), du coup avant une coloration, ce n'est pas conseillé.
    Sur la peau (cuir chevelu), ils partent aussi au shampooing. :)

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  13. Bonjour

    Je me demandais si le fait que l'on "empile" des couches de produits contenenant ces substances ne pourrait pas être le problème. Parce que si pour le phénoxyéthanol:" Il est légiféré et autorisé jusqu'à 1% dans les cosmétiques.", est ce que la législation prend en compte le fait qu'on mette 5 à 6 produits en contenantet que, du coup, ça monte à 6 % en tout?

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  14. @ Anonyme : je vais reparler à Stéphane Pirnay de cette question de l'accumulation, qui est une question très intéressante, mais ton raisonnement ne "marche pas", car les % ne s'additionnent pas :) : ça restera au total à 1% en imaginant que tu mets à peu près les mêmes quantités de chaque produit, par ex.
    Je suis persuadée cela dit que le % autorisé tient compte des accumulations de produits. Je vous dirai ça semaine prochaine.

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  15. Quel PLAISIR de lire ce genre d'interview, qui remettent un peu les choses à leur place. Personnellement, je suis un peu fatiguée d'entendre toujours et encore ce discours anti parabens, anti silicones, anti ceci, anti cela. Les produits bio sont parfois bien plus allergisants que des produits cosmétiques "normaux". Quant aux produits bourrés de silicone (je pense notamment à la cosméto capillaire), tous ne se valent pas, et donc tout n'est pas à mettre sur le dos des silicones. J'utilise depuis des années une marque bien connue pour son emploi de silicones -Kér....e- pour ne pas la nommer, et mes cheveux ne sont pas étouffés, juste bien plus beaux ;-) (même si j'utilise AUSSI des choses beaucoup plus naturelles, je ne suis pas sectaire!)

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  16. Quelques éléments de réponse de Stéphane Pirnay à vos remarques en commentaire.

    @ Lalala et Anonyme : "Concernant la question de chronicité, ce point est soulevé et investigué par le biais de tests toxicologiques qui mesurent sur le long terme, néannmoins, l'absence de tests sur les animaux ou du moins l'interdiction d'en faire en cosmétique, complique cet aspect, mais fort heureusement, beaucoup d'ingrédients sont connus de longue date et donc ont subi tous les tests, quant aux nouveaux, ils sont forcement soumis à l'ensemble des tests complets.

    L'homme ne se subtitue pas à l'animal concernant les tests, et qui plus est, chaque personne a le droit d'appliquer ce qu'il veut quand il le souhaite, c 'est le principe même du reve et du luxe... aussi donc pour la partie cumulative, cet aspect est plus délicat à étudier, non pas parce que les outils manquent, mais à cause des différences intra et surtout interviduelles comportementales.

    car l'étude porte en effet sur 1 produit ou éventuellement pris en mélange avec d'autres, cela se fait couramment, mais il est impossible d'imaginer la multitude de produits pris simultanément par une même personne, cela dépend des cultures, us et coutumes de chacun, c'est comme en alimentaire, il est possible de certifier un plat ou mets, d'envisager l'hypothèse que cette meme personne cumule différents plats par ingestion, mais la possibilité de tester ceci est impossible car le choix est à l'infini compte tenu de la liberté de l'homme. D'ou l'importance des recommandations, des allégations, et enfin du bon sens....

    l'expertise s'adresse donc également au mésusage, à savoir la possibilité de détourner l'usage habituel du produit, cet aspect est également, étudié, et expertisé."

    @ tout le monde : "Il faut rassurer les lectrices, que les substances sont très bien documentées, que la profession est consciencieuse, que les experts ou du moins certains sont complètement indépendants aux firmes, et qu'un cadre réglementaire pose de nombreux jalons pour assurer l'innocuité des produits pour le consommateur dans un cadre normal d'utilisation."

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  17. Bonjour je viens d'arriver sur ton blog par celui de Sonia...
    Je commence ma découverte par cet article et le précédent et je trouve cela très intéressant!
    Autant les parabens ne me préoccupent pas trop autant mon problème ce sont les silicones: dès qu'une crème (visage ou corps) en contient je fais une réaction...alors j'ai souvent entendu: "l'allergie au silicone n'existe pas" en attendant, je constate...sans somatisation aucune puisque dans un certain nombre de cas, j'ai fais une réaction avant de me rendre compte qu'il y avait des silicones dans la formulation...
    Qu'en penses tu? Sachant que les silicone ils y en a partout même dans beaucoup de crème de marques "peaux sensibles" (ce qui est mon cas sinon c'est pas drole ;)
    Sur ce je vais découvrir le reste de ton blog!

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  18. @ Maerie : bienvenue sur (dé)maquillages :)
    Comme le dit l'expert dans l'interview, les silicones sont particulièrement inertes (d'où leur présence dans les produits peaux sensibles). Ça ne veut pas dire que tu ne peux pas faire d'allergie à un silicone, certains sont bien allergiques aux fraises ou aux amandes, qui ont totalement inoffensives pour 99,9% de la population !
    Ensuite, il faut bien différencier allergie et irritation : ce sont 2 mécanismes différents. Quelques infos pour les différencier ici : http://www.e-sante.fr/cosmetiques-irritation-ou-allergie/actualite/403 (bien que j'émette une vraie réserve sur le % élevé de réaction cutanée qu'ils annoncent)

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  19. Merci pour cet article très complet qui m'a permis de remettre les choses au point et d'être un peu plus informée!

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  20. @ eugeenie : une loi a été votée hier 04/05/11 pour interdire les parabènes. C'est vraiment du grand n'importe quoi...

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  21. Waw ça a le mérite d'être clair merci!

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  22. Merci pour cet article très intéressant et qui a le mérite de mettre les choses au clair ! Je tenais simplement à ajouter que ce n'est bien sûr pas un produit seul qui représente des risques pour la santé et l'environnement, mais bien le fameux "effet-cocktail", c'est-à-dire l'utilisation cumulative d'une dizaine de produits en moyenne tous les jours de notre vie, et qui peuvent contenir des ingrédients suspects, qui peut être problématique.

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  23. Passionnant, j'adore sa reponse sur nos delires autour de la sillicone. Merci de me l'avoir fait decouvrir.

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  24. Cet article est très juste en effet. Question toxicité, rien à redire de réellement probant sur ces ingrédients dans le cadre cosmétique.

    Mais monsieur Pirnay a-t-il pensé à l'impact écologique de ces ingrédients ? Et à leur utilité réelle dans les formules ?

    Ok, tout est nickel et sans risque, mais tout est également absolument inutile à l'heure actuelle. On a la capacité de fabriquer des cosmétiques avec moins de procédés de transformation lourds, moins de matières inertes, et plus d'actifs réels pour la peau... En outre, on a aussi la possibilité de consommer les cosmétiques autrement... Franchement, qui parmi vous oserait me dire qu'une huile végétale de macadamia aromatisée avec une goutte de bois de rose est moins agréable et fonctionne moins bien qu'un baume pour le corps à la silicone et à la paraffine ? ;-)
    La question, c'est pas la toxicité. C'est le bon sens de toute cette industrie... non ?

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  25. @ Lessensielsdejulien : tu as raison mais cet article est spécifiquement axé sur la toxicologie humaine des ingrédients cosmétiques (avec des petites mentions à leur toxicologie écologique). M. Pirnay est un toxicologue, je lui ai demandé ici un avis objectif / scientifique, je ne lui ai pas demandé de se prononcer sur l'intérêt ou pas de ces molécules dans les crèmes. Donc la question dans ce billet EST la toxicité humaine. Point. :)
    (j'ai écrit d'autres billets sur le thème que tu abordes, de ci de là sur le blog...)

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  26. Et bah voilà, je viens de m'acheter un shampoing sans silicone mais contenant des SLS (ce que je viens de vérifier) et finalement il aurait mieux valu le contraire apparemment ^^.

    Merci pour cet article quand même :)

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  27. j'adore tes articles à ce sujet! ils me rendent du coup moins parano sur tout ça! ^^

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  28. Merci So pour ce genre d'article ! Je me répète, mais on en voit pas assez de ce genre sur la blogosphère.

    Sans remettre en cause en bloc ces informations, si je puis me permettre :
    - Les parabens : On a un recul de plus de 50 ans, ça parait énorme dit comme ça, mais 50 ans, c'est... une génération ?

    Concernant leurs effets oestrogéniques, c'est bien de cela qu'il s'est toujours agi, la fonction de perturbateur endocrinien. Si on ne risque pas de mourir d'un cancer à cause des parabens selon l'analyse ci-décrite (et encore, je rappelle que 50 ans de recul...), qu'en est-il de cette accumulation dans divers produits de tous les jours sur les fonctions endocrines (puberté, tumeurs, etc) ? On parle de dose limite dans un seul produit, mais quand ce sont des dizaines utilisés chaque jour ?

    - Le phénoxyethanol, je vous cite : "présente une certaine neurotoxicité, mais le cas ne s’est avéré que dans des conditions très particulières : par exemple, chez des ouvriers qui anesthésiaient des poissons avec du phenoxyethanol, à raison de ½ litre par jour, sans masque, ni gant. L’exposition pour une consommatrice de produits cosmétiques n’est évidemment pas la même."

    Et je vous répond : il y a eu très récemment une mise en garde de l'AFFSAPS concernant cet ingrédient dans les lingettes pour bébé. Utiliser des lingettes pour bébé est pourtant un acte quotidien banal et ces lingettes sont supposées présenter des taux de Phenoxyéthanol contrôlées ?

    Concernant les silicones, il n'y a jamais eu de polémique valable en dehors du fait qu'ils soient issu de matière fossiles et de leurs effet sur l'esthétique du cheveu.
    Certes, la tige du cheveu est morte, mais le fameux effet "build-up" de ces silicones n'est guère une utopie, on peut très bien voir qu'à long terme le cheveu devient tellement recouvert qu'il perd sa souplesse et son élasticité, devient terne et totalement hermétique à tout produit en raison de cette couche accumulée sur la tige.

    - Les huiles minérales sont inertes, c'est très vrai. Mais en dehors de leur origine non écologique, c'est leur occlusivité qui est en cause, au même titre que les silicones.
    On sait tous à quoi peut ressembler une peau aux pores bouchés... or les huiles minérales sont très occlusives, on s'en sert à cette fin en dermatologie quand la peau doit être "isolée" par une couche occlusive.

    - Les solvants des vernis à ongles : No comment. On part donc du principe qu'on applique le vernis sans toucher la peau, et surtout qu'il n'y a aucune une absorption transcutanée...

    - Le Sodium Laureth Sulfate n'est pas un simple tensioactif anionique comme le savon, c'est surtout un tensioactif éthoxylé et sulfaté, ce qui le rend particulièrement polluant lors de son obtention et son passage dans les égouts, mais aussi plus décapant pour la fibre capillaire et la barrière cutanée. Par ailleurs, il existe aujourd'hui de nouveaux TA issus d'acides aminés, très moussants mais très doux pour la peau. En dehors de leur prix, ils sont très satisfaisants au niveau de la mousse et de leur faible détergence (sarcosinates et isethionates en particulier).

    Les TA cationiques ne sont pas du tout plus doux que les anioniques, ils sont moins décapants certes, mais plus irritants (ce sont même les plus irritants qui existent). S'ils semblent causer moins de soucis, c'est uniquement parce qu'ils sont utilisés à dose un peu plus faible. Mais il suffit de s’intéresser aux cas de dermatoses chroniques des "shampoineurs" et personnel hospitalier pour ce rendre compte de leur haut potentiel irritant. Pour le reste, peut-on vraiment mesurer combien de cas de dermites séborrhéiques, d'eczémas et de autres dermatoses sont dues aux tensioactifs cationiques des après-shampoings notamment ? Je ne pense pas.

    Merci encore pour ce sujet.

    Alice.

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    1. Merci Alice !!!
      Je crois que ton mot de la fin conclue bien ce que je pense aussi. Ce n'est pas qu'une histoire de 'mode'.

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    2. Anonyme : une histoire de mode !??? Je ne comprends pas ce que tu veux dire.

      Alice : comme toujours, tu connais ton sujet et c'est pour cela que j'apprécie tes comms. Je reprécise ici que c'est l'interview d'un toxicologue reconnu, qui connait son métier, et je vais essayer de te répondre de mon côté mais si je maîtrise assez le sujet, je ne suis pas une experte, ça n'engage que moi.

      ** Pour les parabènes : 50 ans, c'est énorme comme recul pour voir ou non s'il y a des effets oestrogéniques suscpetibles d'accélérer l'apparition de cancer chez une personne dont la vie est de 80 ans en moyenne. Aujourd'hui (quelques temps APRES cette itw qui date de 2010), il est possible que l'autorisation de l'utilisation des parabènes longue chaîne en cosméto soit suspendue car il existe des doutes sur leur innocuité à long terme (j'ai bien dit "doutes", rien d'avéré à ce jour, il s'agit là d'un principe de précaution) mais les parabènes à courte chaine sont mis hors de cause depuis longtemps déjà.
      Pour mémoire / info, malheureusement, les conservateurs quels q'uils soient ne peuvent être 100% innofensifs, puisque leur but est de tuer des bactéries (des cellules) dont ils sont forcément un minimum cytotoxiques sur les cellules de la peau.
      La substitution des parabènes pose par ailleurs de nombreux problèmes : conservateurs moins efficaces, plus irritants, pH acides, et pire... on vient de l'apprendre, celui qui a remplacé les parabènes dans plein de produits (le MIT) donne de l'exzéma chez certaines personnes ! Heureusement, la recherche avance et on espère avoir de nouveaux conservateurs prochainement.
      Je te rejoins concernant l'accumulation des perturbateurs endocriniens, d'autant plus qu'il y a des parabènes dans l'alimentation et certaines médicaments (le grand public ne le sait même pas, c'est quand même plus grave que dans des produits cosmétiques où la peau a quand même un certain rôle barrière). Ce qui est inquiétant, ce n'est pas les parabènes seuls. C'est les parabènes + la pilule (10 000 plus oestrogénique !) + les pesticides + les filtres solaires chimiques (etc). Les parabènes restent assez "innofensifs" par rapport à ces molécules que je viens de citer (même si ces molécules ne vont pas vous donner un cancer là tout de suite, ce n'est pas ce que je suis en train de dire, d'ailleurs moi je prends la pilule depuis plus de 15 ans en toute connaissance de cause).
      Il faut relativiser cette histoire e parabènes, et aussi bien penser au "bénéfice (protection contre les micro-organismes, conservation des cosmétos plus de 48h et pas au frigo...) / risque".
      + d'infos sur les parabènes ici : http://demaquillages.blogspot.fr/2012/01/marre-de-lanxiogenisme-anti-cosmetique.html

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    3. *** Pour le phénoxyethanol : je ne connaissais pas cette histoire de lingettes bébé. Je pense à première vue que c'est plutôt à cause du risque d'ingestion (ils les mettent à la bouche), il y avait déjà eu une histoire cime ça avec une molécule de lingette toxique par ingestion et inhalation il y a quelques années. Quoiqu'il en soit, le "système barrière" des bébés est immature, il faut éviter de leur mettre trop de choses sur la peau, tout comme il faut éviter de les mettre au soleil avant 3-4 ans etc.

      ** Silicones et huiles minérales : ne mélangeons pas toxicité pour l'être humain (il n'y en a pas, ce sont des molécules inertes) et conséquences esthétiques (ce n'est pas le sujet ici, ni le métier de ce toxicologue).
      Par contre, oui, comme le dit aussi le toxicologue, pour la Planète c'est hyper moyen et moi-même je n'aime pas trop en mettre sur ma peau (les cheveux je m'en fiche, ils sont morts de toutes façons et je n'ai personnellement jamais remarqué de conséquences esthétiques comme tu les décris).

      ** Les solvants des vernis à ongles : c'est bien pour cela qu'il y a des dosages et zones d'utilisations limités de certains solvants dans la réglementation. Pour l'instant, pas de solution "100% safe" en la matière à ma connaissance même si certaines marques font des efforts (Kure Bazaar = 85% de solvants "doux" d'origine naturelle). Après, vas dire aux Nail Polish Addicts d'arrêter de se mettre du vernis !! ;)

      ** Le Sodium Laureth Sulfate et les TA cationiques : je suis d'accord avec toi, malheureusement le consommateur veut encore que ça mousse "vraiment". Difficile de lui faire entendre raison !! :)

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  29. Je suis tout à fait d'accord avec toi So, d'ailleurs je trouve que l'alarmisme n'a rien de bon. A entendre certaines choses parfois, on a l'impression qu'il nous reste que quelques jours à vivre ;)
    J'ai adoré ton article sur l'anxiogénisme d'ailleurs, qui parle des parabens. J'avoue qu'aujourd'hui cette histoire n'est pas assez étayée pour dire clairement si les parabens sont réellement dangereux ou non, mais comme tout un chacun je m'interroge...

    Tu vois, plus d'un an après que le toxicologue ait annoncé dans cet article que le phenoxyethanol était inoffensif en utilisation cosmétique, l'AFFSAPS même tire la sonnette d'alarme sur les lingettes bébé.
    Pareil, le couple potassium sorbate / sodium benzoate est utilisé depuis aussi longtemps que les parabens, mais par contre il n'y a jamais eu à ce jour de suspicion sur un quelconque effet oestrogénique, même si on a toujours connu leur léger risque sensibilisant. Je suis peut-être bête, mais en cas de doute, si je devais choisir entre un eczéma et un cancer, je t'avoue que je choisis l'eczéma.
    Conserver un cosmétique au frigo est une aberration, je ne conçois même pas qu'on puisse y songer quand on est formulateur et je le dénonce haut et fort.
    Le MIT pour moi n'a jamais été un substitut aux parabens, il est utilisé depuis aussi longtemps, ces effets irritants sont bien connus depuis le temps.
    Je n'ai toujours pas compris aujourd'hui pourquoi on en parle comme un nouveau conservateur sensé remplacer les parabens, en disant : "vous voyez, on a essayé de remplacer les parabens par le MIT, on a 2 fois plus d'eczémas" mais j'ai ma petite idée là dessus :(

    Par ailleurs, je peux témoigner en connaissance de cause qu'avec une formule adaptée, en privilégiant les flacons comme contenants et en utilisant des conservateurs comme les Geogard(Dehydroacetique acid / benzyl alcohol ou Gluconolactone / Sodium Benzoate) ont a une durée de vie jusqu'à 1 an sans dépasser le seuil autorisé des germes pathogènes.
    Problème n°1 : 1 an, c'est peu pour écouler un stock, surtout pour une marque mondiale.
    Problème n°2 : les geogard coûtent plus cher que les parabens.
    Et pourtant, sous la pression du consommateur, la plupart des grandes marques suppriment les parabens de leurs formules.
    Et là, je vais être un peu cynique : attendons maintenant 50 ans d'utilisation de ces conservateurs, et nous pourrons comparer avec les parabens :)



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    1. L'alcool benzylique est irritant (rougeurs, échauffements) auprès de pas mal de personnes et ce, à chaque application... J'ai souvent ce genre de retours conso malheureusement (en plus il pue, enfin ça c'est mon avis !!). Le sodium benzoate est assez irritant aussi me semble t'il, non ? Que peut-on faire pour ces personnes sensible... ?
      Enfin bref, toujours pas de système conservateur parfait...
      Je te rejoins sur ton analyse, le fait que tout cela n'est pas une science exacte et que les connaissances évoluent, et côté cynique notamment ;)

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  30. Je viens de découvrir cet article, très intéressant !
    Concernant les silicones, en ce qui me concerne, je peux certifier que, dès que j'utilise un produit (pour le visage) qui en contient, ma peau réagit mal et je me retrouve avec une poussée de saletés de microkystes et comédons, véridique !

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