Lorque The Body Shop m'a proposé de déjeuner avec Gaston Vizcarra, fournisseur péruvien de leur noix du Brésil", j'ai tout de suite dit ouiiii ! Vous savez à quel point je suis sensible au commerce équitable, et puis j'ai rarement l'occasion de voir un de ses acteurs "en vrai" (la dernière fois c'était des coopératives du Sud Maroc, souvenez-vous), l'occasion de savoir sans intermédiaire comment les personnes qui en bénéficient le vivent, ce que ça leur apporte au quotidien, toussa toussa.
Gaston, qui a un prénom français car ses parents se sont rencontrés à Paris (bah oui, j'ai posé la question ;)), est président de Candelaperu, ce qui veut dire "Comercio Alternativo de Productos No Tradicionales y Desarrollo para Latino América Perú" (commerce alternatif de produits non traditionnels et développement pour l'Amérique Latine - Pérou), une organisation dont le but est de faciliter le développement social et les activités commerciales via le developpement, la transformation et la commercialisation de produits péruviens certifiés Bio et Commerce Equitable.
La noix du Brésil n'aime pas trop l'eau ni l'altitude. C'est pourquoi on ne la trouve que dans une région forestière bien spécifique du Pérou. Dans cette région, le gouvernement accordre des concessions aux habitants qui veulent se lancer dans la récolte des noix, il suffit de le demander en précisant sur une carte l'endroit que l'on souhaite exploiter, le nombre d'arbres, le nom des exploitants des concessions voisines et quelques autre détails dont vous vous fichez un peu, avouez...
La noix du Brésil pousse au sommet d'un arbre qui fait 45 m de hauteur (je vous laisse imaginer, ça doit faire environ 15 étages mais heureusement, il suffit de se baisser pour ramasser les noix), se récolte de mai à juin et le reste de l'année, les 1000 familles qui en vivent trouvent d'autres moyens de subsister (du petit artisanat par exemple, voire rien du tout si la moisson a été bonne). La noix est forcément Bio car n'est pas cultivée, elle pousse toute seule comme une grande au milieu de la forêt amazonienne.
Candela Peru s'engage contractuellement avec les familles sur des quantités de noix, et leur avance de l'argent pour qu'il puissent financer le véhicule, l'essence et tous les frais qu'ils auront pour se rendre jusqu'à leur concession. Elle finance aussi des programmes de formation sur les bonnes pratiques de la récolte, ses dangers (la région est infesssstée de serpents), et également des sessions d'information sur les dégâts de la déforestation et l'intérêt de préserver la biodiversité - préserver notamment un petit mammifère appelé agouti qui contribue plus ou moins directement à leur business car il planque des noix pour les jours difficiles, noix qu'il finit par oublier (ce petit écervelé) et qui donnent de beaux arbres tout neufs.
(il est pas mignon le petit agouti ?)
Les bénéfices pour la population locale ? Un meilleur niveau de vie, bien sûr, une sensibilisation à la protection de leur environnement, donc, mais aussi une sécurité sociale, de nouveaux droits pour les femmes enceintes et jeunes mères, j'en passe et des meilleures, et même si tout n'est pas encore parfait, la vie est bien meilleure depuis que la récolte des noix du Brésil est devenue un véritable business !
(équitable et bio, le business, au bon sens du terme donc)
Candela Peru est le fournisseur officiel de The Body Shop pour sa gamme... à la noix du Brésil, mais pas que - il y a de l'huile de noix du Brésil dans beaucoup d'autres produits de la marque (ce qui représente 15 tonnes d'huile soit 18 millions de noix par an).
(ces produits sentent trèèès bon et sortent en juin, un peu de patience... :))
L'organisation s'attaque maintenant à la commercialisation (équitabe, toujours) du cupuaçu - que vous connaissez peut-être déjà car c'est un actif phare d'une des gammes de Natura Brasil et recherche de nouveaux partenaires commerciaux (avis aux professionnels qui me lisent).
Et si vous voulez en savoir plus sur la noix du Brésil, l'action de Candela Peru, et faire la connaissance de SuperNut, je vous laisse visionner cette vidéo rigolote !
Et si vous voulez en savoir plus sur la noix du Brésil, l'action de Candela Peru, et faire la connaissance de SuperNut, je vous laisse visionner cette vidéo rigolote !
Grâce à toi je peut en savoir un peu plus sur une marque que j'apprécie!
RépondreSupprimerCe serait intéressant qu'ils organisent ce genre de rencontres avec des clientes, des sortes de séminaires avec Gaston et les autres... :)
SupprimerC'est le genre de rencontre que j'adore. Tu as du passer un bon moment. C'est toujours enrichissant de découvrir tous les acteurs d'un produit et c'est aussi de cette manière que l'on peut juger en partie l'honnêteté d'une marque "engagée" : les rapports humains me semblent essentiels et respecter et valoriser les gens avec qui on travaille et qui contribuent au succès de la marque me parait aussi important que respecter la planète.
RépondreSupprimerOui, c'était très intéressant et je suis complètement d'accord avec toi sur l'importance du côté humain / social, c'est ce qu'il manque par exemple dans les labels BIO : tu peux faire cultiver du riz Bio par des petits enfants à l'autre bout de la Planète (cf empreinte carbone) alors que tu pourrais en avoir de Camargue (local) cultivé dans de bonnes conditions (je caricature un peu mais pas tant que ça). Pour moi, l'humain est même plus important que le Bio.
SupprimerJe connaissais déjà tout ça, grâce à un concours sur Facebook organisé par The Body Shop, on devait lire un petit document sur la Noix du Brésil et l'organisation Candelaperu pour y participer ! Elle a l'air chouette cette nouvelle gamme ! ;-)
RépondreSupprimerJe n'ai que 2 produits et comme d'hab pour leurs gommages corps et leurs eaux parfumées, c'est top.
Supprimer(maintenant il faut éviter que je me les fasse piquer par ma soeur, c'est une The Beauty Shop Addict ;))
Je trouve ça super intéressant ! Dans une moindre mesure, sur le chocolat équitable que j'achète (comment se donner bonne conscience ;) ) il est également marqué ce type d'engagement et de contribution à l'amélioration des conditions de vie, on a l'impression à son (petit) niveau de faire quelque chose dans le bon sens.
RépondreSupprimerMais j'ai aussi ce problème avec le bio comme tu l'évoques plus haut dans les commentaires qui sont cultivés à pétaouchnoke (oui oui ça doit exister :p ), alors j'ai tendance à essayer de plutôt acheter du local et pour les trucs forcément lointain, si possible équitable ou bio (enfin je dis ça mais je m'y tiens pas forcément, sauf pour le local et de saison... sauf quand je m'y tiens pas :p ).
Tu connais la parabole du colibri ?
Supprimer"Tandis que la forêt brûlait et que tous les animaux regardaient impuissants, un petit colibri s'activait pour aller chercher dans son bec un peu d'eau qu'il jetait sur le feu. Un tatou lui dit, moqueur, que ce qu'il faisait était ridicule et que cela n'avait aucune utilité. Le colibri lui dit alors : peut-être... mais je fais ma part."
Voilà, même si tu n'achètes que du chocolat équitable et de temps en temps un petit objet artisanal, ou du café, ou un produit The Body Shop certifié commerce équitable, ce n'est pas grand-chose mais c'est déjà ça. :)
Merci tu es ma bonne conscience ^_^
Supprimer(et en fait oui je connaissais mais je ne l'avais jamais appliquée à mes petites actions, surtout parce qu'en fait je pourrais faire plus mais je ne le fais pas...)
Je commente mille ans après la publication mais c'est un bel article et le "infeeeesté" m'a bien fait rire ;-)
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